Marseille : le propriétaire franchisé de plusieurs McDo aurait acheté un témoignage pour licencier un syndicaliste

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Stéphane Frangy, édité par Romain David , modifié à
Le propriétaire franchisé de plusieurs fast-food marseillais est régulièrement accusé de vouloir se débarrasser des élus syndicaux. À en croire une information du journal en ligne Marsactu, il aurait proposé jusqu'à 25.000 euros à un salarié pour qu'il dépose un faux témoignage.

C’est un conflit larvé qui oppose depuis plusieurs années à Marseille des salariés et le propriétaire franchisé de plusieurs restaurants McDonald’s. Ce dernier est accusé de vouloir se débarrasser des leaders syndicaux à tout prix. Fin juillet, deux d’entre eux ont vu leur procédure de licenciement annulée par l’Inspection du travail. Selon une information du journal local en ligne Marsactu, qui s’appuie sur des enregistrements audio, le propriétaire de ces McDonald’s aurait même été jusqu’à acheter le témoignage d’un de ses salariés pour se débarrasser d’un syndicaliste.

Cet employé, en instance de départ négocié, se serait vu proposer 25.000 euros pour témoigner par écrit contre un leader syndical devenu gênant. "J’ai écouté une partie de ces enregistrements. On entend clairement les pressions exercées, il n’y a aucun doute", assure auprès d’Europe 1 Ralph Blindauer, avocat des employés d’un McDonald’s des quartiers nord.

"On propose à l’intéressé une transaction pour qu’il quitte l’entreprise, et en bout de course, il manque un morceau financier sur la transaction. On lui dit qu’il n’aura le reste que s’il rédige cette attestation", rapporte-t-il. "La subordination de témoin est une variante de la corruption", rappelle Me Ralph Blindauer.

Des méthodes récurrentes selon les syndicats

Ce salarié a fini par revenir sur son témoignage acheté. Mais au moins un autre salarié aurait en sa possession un enregistrement qu’il assure compromettant.

Ce n’est pas la première fois que ce genre d’approche est tentée, affirme Abderrazak Djeffel, le porte-parole de l’intersyndicale marseillaise des McDonalds. "Pour nous, ce n’est pas étonnant. On le subit tout le temps. McDo France est au courant. On se demande pourquoi ils ferment les yeux, alors qu’on leur a envoyé les enregistrements", explique-t-il.

"Je réfute et je condamne les méthodes de désinformation qui ont cours sur ce dossier avec des enregistrements dont nul ne peut démontrer l’origine ou l’authenticité", a pour sa part fait savoir auprès d'Europe 1, par l'intermédiaire de McDonald's France, le propriétaire des restaurants incriminés. Il évoque également un recours à la justice.