Un grand frère d'Adama Traoré condamné à 8 mois ferme pour violences

Deux frères d'Adama Traoré ont été condamnés, l'un pour des violences, l'autre pour outrages et menaces de mort à l'encontre de deux agents de police
Deux frères d'Adama Traoré ont été condamnés, l'un pour des violences, l'autre pour outrages et menaces de mort à l'encontre de deux agents de police © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Deux frères d'Adama Traoré ont été condamnés pour outrages, menaces de mort et violences à l'encontre de policiers. L'un des frères a été condamné à de la prison ferme.

Bagui Traoré, le grand frère d'Adama, mort en juillet lors de son interpellation par les gendarmes, a été condamné mercredi soir à Pontoise, dans le Val-d'Oise, à huit mois de prison ferme pour des violences commises en novembre à Beaumont-sur-Oise contre des policiers en marge de cette affaire.

Interdiction de séjour à Beaumont. Dix mois de prison ferme avaient été requis contre le jeune homme de 25 ans. Prenant en compte "le besoin de sérénité" de Beaumont-sur-Oise, théâtre d'épisodes de violence depuis le décès suspect d'Adama Traoré le 19 juillet, le tribunal correctionnel de Pontoise a également frappé Bagui Traoré d'une interdiction de séjour de deux ans dans cette petite ville de grande banlieue parisienne où vit une grande partie du clan Traoré. Son frère Ysoufou Traoré, 22 ans, jugé à ses côtés pour outrages et menaces de mort à l'encontre de deux agents de police, a été condamné à six mois de prison dont trois avec sursis, comme requis par le parquet, et est ressorti libre de l'audience.

"C'est Bagui Traoré qui s'acharne". "Il n'y pas de justice d'exception qui serait vengeresse : on applique la loi et la procédure pénale, quels que soient les victimes et les prévenus", avait affirmé le procureur dans son réquisitoire, critiquant les tentatives de la défense pour "faire dévier l'objet de ce procès". Car "c'est Bagui Traoré qui s'acharne, c'est pas la société", avait ajouté le procureur, rappelant que le prévenu avait douze condamnations à son actif, pour des vols avec violence et des extorsions.

Des heurts en marge d'un conseil municipal. Les faits remontent au 17 novembre. Ce soir-là, une cinquantaine de personnes, membres de la famille Traoré et des soutiens, voulaient assister au conseil municipal pour protester contre une délibération visant à faire prendre en charge les frais de justice de la maire par la commune. Le ton était monté, des insultes avaient fusé et des heurts éclaté quand les soutiens s'étaient vus refuser l'accès à la salle du conseil au motif qu'il n'y avait plus de place. Une policière municipale avait fait usage de gaz lacrymogène malgré la présence de "poussettes" dans la foule massée devant l'Hôtel de Ville.

"Enquête bidon, pourrie". Une absence de perquisition, une interpellation plusieurs jours après les faits, des témoins clés que l'accusation n'a pas pris la peine de faire citer : pour Me Yassine Bouzrou, l'enquête conduite par le parquet de Pontoise est "bidon, pourrie, minable". Depuis le début de l'affaire, la famille Traoré accuse le parquet d'avoir voulu passer sous silence les véritables causes du décès d'Adama Traoré. "On n'a pas confiance en vous, c'est vrai", a lancé Me Bouzrou au procureur. 

Le jeune homme était mort dans les heures qui avaient suivi son interpellation par les gendarmes du Val-d'Oise, venus arrêter son frère Bagui. Une instruction est en cours à Paris, Me Bouzrou ayant obtenu le dépaysement de l'affaire.