Le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a annoncé fin janvier la généralisation d’un module sur le cyberharcèlement en 6e. (Illustration) 1:30
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Louise Sallé , modifié à
Le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a annoncé fin janvier la généralisation d’un module sur le cyberharcèlement en 6e. À l’occasion de la "journée pour un Internet sans crainte", Europe 1 s’est penchée sur le fonctionnement de ce dispositif qui entrera en vigueur dès la rentrée 2024.

Le "Safer Internet Day", ou "journée pour un Internet sans crainte", fête ce mardi ses 20 ans. Un rendez-vous annuel que l'Éducation nationale utilise pour sensibiliser les jeunes aux usages du numérique. En ce moment, la priorité du ministère est de mettre l’accent sur la lutte contre le cyberharcèlement dès l’entrée au collège. Le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye a donc annoncé fin janvier la généralisation en 6e, à partir de la rentrée 2024, d'un cours spécialisé sur ce sujet. Celui-ci est à réaliser sur la plateforme éducative "Pix" qui certifie les compétences numériques des élèves.

Des exercices de mises en pratique

Une classe de 6e parisienne, du collège Paul Valéry dans le 12e arrondissement de la capitale, expérimente déjà ce module avec leur professeur de français, Claire Doz. Les élèves de Mme Doz sont  regroupés en demi-groupe pour cette séance. Et chacun ouvre un ordinateur portable prêté pour l’occasion. "C’est partix !", s’enthousiasme l’enseignante.

Les 6e répondent individuellement à une série de questions. Puis ils corrigent ensemble, à l’oral. "Vous êtes sur les réseaux sociaux et quelqu'un poste un commentaire blessant", énonce Mme Doz en lisant l’énoncé d’un des exercices de l’évaluation. Elle invite Sikhou à passer au tableau où est projeté le fameux post. Il analyse les commentaires écrits juste en-dessous. "Tu fais pitié", lit-il. "On est d'accord que ce n'est pas acceptable du tout", rétorque la professeure. "Donc comment tu fais pour signaler ?" demande-t-elle à l’élève. "J'appuie là, sur les trois petits pointes", répond-il. 

Le 3018 à connaître par coeur

"Et quelles sont les conséquences du cyberharcèlement ?", enchaîne l’enseignante en se tournant vers la classe. Très vite, la main de Farès se lève. "Un ado victime de cyberharcèlement ne veut plus aller à l'école, ne veut plus rien faire…", détaille-t-il. "Il veut rester chez lui… Il y a même des personnes qui vont jusqu’à se suicider", énonce-t-il d’emblée. 

Mme Doz insiste ensuite sur une donnée chiffrée. "Quel est le numéro que l’on appelle si l’on est victime de cyber harcèlement ?", interroge-t-elle. "Le 3018", répondent en cœur les 6e. Mme Doz clôt la leçon par un message : "La différence, c'est important, c'est ce qui fait notre originalité et que l’on reste soi même", souligne-t-elle

Elle termine enfin son cours en musique, avec la chanson Forrest, de l’artiste Soprano : l’histoire d’un enfant "qui souffrait sur les bancs de l’école de sa différence" et dont les paroles résonnent dans la classe.