20% des jeunes de 8 à 18 ans ont été victimes de cyberharcèlement. (illustration) 1:42
  • Copié
Yohann Tritz, édité par Ophélie Artaud
20% des jeunes de 8 à 18 ans ont déjà été victimes de cyberharcèlement. C'est le cas de Léo, un adolescent de 15 ans, obligé de quitter son collège quand ses camarades de classe se sont mis à l'insulter et le menacer de mort. Avec sa maman, le garçon a raconté son histoire et son parcours après le collège au micro d'Europe 1.

C'est peut-être arrivé à votre enfant, votre neveu ou celui d'un ami. Le cyberharcèlement : 20% des jeunes entre 8 et 18 ans en ont déjà été victimes. Des menaces, des insultes, du chantage en ligne décuplés par les réseaux sociaux. Léo devait faire sa rentrée en troisième dans un collège des Yvelines. Sauf que cet adolescent de quinze ans n'a plus mis les pieds à l'école depuis six mois. Léo est victime de harcèlement scolaire au collège et sur les réseaux sociaux. Un traumatisme que lui et sa maman ont raconté à Europe 1.

"Je pensais que c'était de ma faute..."

Le cyberharcèlement est parti d'un élément a priori anodin : Léo fait de la danse. "Sur un groupe WhatsApp qu'il avait avec sa classe, ils ont commencé à l'insulter", explique la mère de Léo. "Il y a eu les menaces de mort et des messages méchants. Moi, je ne voulais plus en entendre parler et je ne voulais plus les voir. Et j'avais honte aussi. Du coup, j'avais tout supprimé", se souvient Léo.

Si sa mère n'était pas au courant, elle a fini par l'apprendre grâce à l'aide d'une camarade de classe de l'adolescent. "C'est une copine de Léo qui s'est dit que ça allait beaucoup trop loin et qui m'a envoyée les captures d'écran. Et suite à ça, j'ai pris le téléphone de Léo et j'ai vu tous les messages." Des messages particulièrement violents où le garçon était menacé de mort. "'On arrêtera quand tu seras mort', 'tu ne mérites pas de vivre'", détaille la mère de famille. "Je pensais aussi que c'était de ma faute, que je n'étais pas normal...", se justifie l'adolescent.

"Il allait au collège sous antidépresseurs"

"Il allait au collège quand même avec la peur au ventre. Il a même été sous antidépresseurs. On a décidé de le déscolariser et de faire l'instruction à la maison", reprend sa mère. "C'est compliqué pour moi d'aller au collège ou même de passer devant mon ancien collège", ajoute l'adolescent.

Pas question pour autant d'empêcher leur fils d'avoir accès aux réseaux sociaux, mais à plusieurs conditions. "Avec son papa, on a installé une application qui bloque les applications sur Instagram et Facebook. Léo a créé un compte Instagram sur mon téléphone où j'ai son code, où je peux avoir accès à toutes les communications. C'était la condition sine qua non. C'est normal qu'il ait un compte, c'est de son âge, tous ses copains l'ont. Mais on le surveille."