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avec Stéphane Frangi et AFP , modifié à
Un an après l'effondrement d'immeubles vétustes dans le centre populaire de Marseille, qui avait fait 8 morts, des milliers d'habitants de la cité phocéenne ont manifesté samedi en soutien aux familles des victimes et pour crier leur colère.
REPORTAGE

"Ni oubli, ni pardon" : un an après l'effondrement d'immeubles vétustes rue d'Aubagne, dans le centre populaire de Marseille, qui avait fait 8 morts, des milliers d'habitants de la cité phocéenne ont manifesté samedi en soutien aux familles des victimes et pour crier leur colère.

"Gaudin assassin", "On n'oublie pas, on ne pardonne pas": tout au long du cortège, descendu du centre-ville vers la mairie, située sur le Vieux-Port, derrière une banderole portée par des proches des 8 personnes tuées dans la catastrophe le 5 novembre 2018, les manifestants ont repris de nombreux slogans déjà entonnés dans les rassemblements qui avaient suivi le drame il y a un an.

"Il y a un an, Marseille a perdu huit de ses enfants. Leur seule culpabilité, c'est d'être issus des quartiers populaires. [...] Il n'est plus possible que le crime, la mort, les inégalités sociales, les logements insalubres s'érigent en système à Marseille", dénonce au micro d'Europe 1 Soraya, du Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille.

"Il suffit de regarder la ville et de voir comment elle est décomposée aujourd'hui"

"On ne peut plus rester dans l'inaction. Un an après, le bilan est pire. Il y a des délogés dans toute la ville. Il suffit de regarder la ville et de voir comment elle est décomposée aujourd'hui", enchaîne Aïcha, une autre militante et habitante des quartiers nord de la cité phocéenne. "Il y a des arrêtés de mise en péril dans toute la ville. En même temps, des spéculations financières sont faites. Les immeubles en arrêté de mise en péril sont revendus. Ils font de la politique et des affaires en même temps", déplore-t-elle encore.

"Le pays n'a pas réglé son problème du mal-logement", a pour sa part déclaré à la presse le député LFI de Marseille Jean-Luc Mélenchon, avant le départ du cortège, déplorant une "incurie locale spectaculaire". D'autres élus ou personnalités politiques locales, comme le chef de file de l'opposition socialiste à la mairie, Benoît Payan, le conseiller municipal PCF Jean-Marc Coppola, ou le candidat EELV aux municipales de mars 2020 Sébastien Barles, ont également pris part à la manifestation.

La manifestation a rassemblé jusqu'à 20.000 personnes selon les organisateurs, et 6.700 selon la police. A l'approche de l'hôtel de ville, l'ambiance de la manifestation s'est tendue. Des incidents avaient déjà eu lieu au même endroit lors de manifestations similaires fin 2018.