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Jean-Luc Boujon / Crédits photo : Aline Morcillo / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Trois jours après l'agression de Samara à Montpellier, la question de la pression religieuse à l'école se pose. La jeune fille de 14 ans était harcelée depuis plusieurs mois par une de ses camarades, qui la traitait notamment de mécréante. À Vaulx-en-Velin, près de Lyon, certaines élèves confient à Europe 1 que cette pression se fait également ressentir.

L'agression de Samara, une collégienne de 14 ans, choque l'Hexagone. La jeune fille a été agressée à la sortie de son établissement montpelliérain en début de semaine. L'attaque aurait été orchestrée par une de ses camarades, qui harcèle l'adolescente depuis plusieurs mois, n'hésitant pas à l'insulter de p*te et de kouffar (mécréante en arabe ndlr). "Samara s'habille à l'occidentale", a précisé la mère de la victime devant les journalistes, avant d'ajouter que la mise en cause "porte le voile". 

Un harcèlement scolaire donc, mais aussi religieux que certaines femmes dénoncent. À Vaulx-en-Velin, près de Lyon, Sara, 15 ans, est scolarisée au lycée Alfred de Musset. Et pour y aller chaque jour, elle tient à se faire toute belle : jean serré, petit haut moulant, sans oublier le maquillage, assez prononcé, fond de teint et mascara... Ce qui ne plaît pas à certaines amies de son âge.

"Tu dois être discrète"

"Quand ils vont voir une fille très maquillée, porter des vêtements très courts, ils vont dire que si tu es une musulmane, tu n'as pas le droit de faire ça, tu n'as pas le droit de t'habiller comme ça, pas le droit de te maquiller comme ça, tu dois être discrète", explique-t-elle au micro d'Europe 1. 

"La religion ne tolère pas ça". C'est aussi l'argument utilisé pour reprocher à Jana, étudiante de 20 ans, sa tenue legging, veste et ongles peints. "Il y a beaucoup de jeunes filles du même âge que moi qui vont avoir tendance, pour nous remettre dans le droit chemin, à nous dire qu'il vaut mieux s'habiller comme ça ou comme ça... Étre plus couverte, moins me maquiller, ne pas m'épiler les sourcils. Et c'est vrai que les leggings aussi, ça pouvait potentiellement déplaire. Car c'est moulant et on voit les formes des femmes", appuie-t-elle. 

Mais ces jeunes filles ont choisi de ne pas céder à cette pression qui s'exerce parfois jusque dans la famille et aussi sur les réseaux sociaux où une conception très rigoriste de l'islam tend à se développer et à influencer la société.