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Charles Luylier (envoyé spécial à Montpellier) et AFP / Crédits photo : AFP
Au lendemain de la violente agression subie par Samara, 14 ans, devant son collège de Montpellier, Nicole Belloubet a annoncé l'ouverture d'une enquête administrative dans l'établissement. Des zones d'ombres subsistent encore notamment sur les motivations de la principale agresseuse.

Deux jours après l'agression d'une adolescente de 13 ans devant son collège à Montpellier, la ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet a annoncé jeudi une enquête administrative dans l'établissement, prévenant que son "bras ne tremblera pas" si des fautes ont été commises. "Évidemment, je veux tout savoir, tout savoir sur ce qu'il s'est passé durant les mois précédents ou les semaines précédentes dans l'établissement où Samara était accueillie", a insisté la ministre sur BFMTV, annonçant que dès vendredi des inspecteurs généraux de son ministère se rendraient sur place "pour une mission flash" de huit jours.

Cyberharcèlement, insultes et appels au meurtre

L'agression de l'adolescente s'est produite mardi vers 16 heures devant le collège Arthur-Rimbaud, dans le quartier populaire de La Mosson-La Paillade. La jeune fille, "gravement blessée" selon le parquet de Montpellier, qui avait annoncé mercredi soir sa sortie du coma, devait être entendue ce jeudi. Trois mineurs âgés de 14 ans et 15 ans - dont au moins une était scolarisée dans le même établissement et a reconnu "avoir porté des coups", d'après la même source - avaient été placés en garde à vue mercredi, pour tentative de meurtre sur mineure de moins de 15 ans.

Des zones d'ombre subsistent encore sur l'implication de cette principale mise en cause, âgée de 15 ans et présentée par la famille de Samara comme la commanditaire du lynchage. Elle a déjà été exclue à deux reprises de l'établissement pour des motifs qui restent pour l'instant inconnus.

Au-delà de la question communautaire, qui semble être le point de départ du conflit, le rôle des réseaux sociaux dans cette affaire est visiblement central. Selon plusieurs témoignages, Samara aurait été victime de cyberharcèlement, d'insultes et même d'appels au meurtre. Jeudi, la jeune fille devait être auditionnée. Impossible encore de savoir si l'entretien a eu lieu et encore moins ce qu'il en est ressorti. Pour toutes ces raisons, et en parallèle de l'enquête judiciaire, une enquête administrative a été diligentée par l'Éducation nationale.