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TikTok : comment Maëlle, 18 ans, s’est retrouvée happée par des vidéos au caractère suicidaire et dépressif

Laura Lego - Mis à jour le . 1 min
TikTok : comment Maëlle, 18 ans, s’est retrouvée happée par des vidéos au caractère suicidaire et dépressif
TikTok. © DAN KITWOOD / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP

Victime de harcèlement au collège, Maëlle s’est tournée vers TikTok à l’adolescence. Très vite, l’algorithme du réseau social lui a proposé des contenus violents incitant à l’automutilation et au suicide. Un engrenage dramatique dénoncé aujourd’hui par l’ONG Amnesty International et le collectif Algos Victima.

"De fil en anguille, il y avait des vidéos de plus en plus explicites." À 14 ans, Maëlle reçoit son premier téléphone portable. Elle installe l’application TikTok sur les conseils d’une amie. Au début, l’algorithme lui propose des vidéos drôles, anodines. Puis, progressivement, le fil de publications se détériore et est de plus en plus négatif.

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C’est l’une des faces sombres de TikTok. Une enquête d’Amnesty International révèle que des vidéos à tendance dépressive ou suicidaire sont poussées par l’algorithme aux utilisateurs adolescents. Victime de harcèlement au collège, Maëlle en a fait l’amère expérience.

D’un divertissement anodin à la spirale de l’autodestruction

"Ça a commencé avec une chanson d’un chanteur qui parle de son mal-être, et de fil en aiguille, il y avait des vidéos plus explicites, avec des phrases cash, culpabilisantes, comme ‘si tu te scarifies mais que tu n’as pas de point de suture, ça ne compte pas’", raconte Maëlle.

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L’engrenage est lancé, son fil de publications devient rapidement saturé de contenus dépressifs. "J’ai vu des vidéos avec des bras ensanglantés, des choses comme ça", dit la jeune fille.

Maëlle finit par s’en inspirer pour se faire du mal. "Il y avait des vidéos de tips (conseils), comme où le faire pour que ça pisse plus le sang… Ça me donnait des astuces, et je me disais ‘ah ouais, la prochaine fois je vais y arriver’, parce que j’essayais certaines choses, oui", confie-t-elle.

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Une mère impuissante face à la dérive

Malgré six hospitalisations, Maëlle replonge à plusieurs reprises. Sa mère, Morgane, raconte son désarroi. "Je n’avais pas imaginé qu’elle puisse trouver des techniques et des idées sur les réseaux sociaux. Je lui ai même posé la question : ‘mais où est-ce que tu trouves le catalogue du mal-être adolescent ?’"

Aujourd’hui encore, ces images restent gravées dans la mémoire de l’adolescente. "C’est imprimé dans sa rétine, si elle veut se faire du mal, elle sait exactement quoi faire", déplore Morgane. Maëlle et Morgane ont rejoint Algos Victima, un collectif de familles qui a porté plainte contre TikTok. Ensemble, elles espèrent faire bouger les lignes. Leur message est clair : protéger les jeunes avant qu’il ne soit trop tard.