Le nombre de cas positifs au variant anglais est en augmentation, notamment dans les hôpitaux parisiens. 3:21
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Romain David
La tension hospitalière continue de s'accroitre face à la hausse des contaminations, avec notamment une multiplication des cas de variants anglais. Invité d'Europe 1, Jean-François Timsit, chef du service de réanimation à l'Hôpital Bichat, appelle le gouvernement à prendre des mesures rapidement pour éviter une submersion.
INTERVIEW

Les Français ne seront probablement pas reconfinés cette semaine, si reconfinement il y a. Le président de la République a décidé de temporiser et de se laisser du temps avant de décider d'un éventuel troisième confinement, notamment pour observer les effets de la généralisation du couvre-feu à 18 heures sur les chiffres de l'épidémie de Covid-19. Mais certains soignants estiment néanmoins que le gouvernement perd trop de temps et qu'il serait urgent de prendre des mesures dès maintenant, comme Jean-François Timsit, chef du service de réanimation à l'Hôpital Bichat à Paris, qui était invité mercredi d'Europe Matin.

"La situation épidémiologique n'est pas bonne. Il y a manifestement plus de nouveaux cas que de cas guéris, et de plus en plus de patients dans les réanimations", a déclaré le professeur Jean-François Timsit. "Chez nous, le nombre de patients Covid augmente de 10% environ chaque semaine. On est en train de rouvrir des lits", explique-t-il.

Ces nouveaux patients seraient pour la plupart touchés par le variant anglais, plus contagieux que la souche qui circulait jusqu'à présent en Europe, est susceptible d'être à l'origine d'une troisième vague de contaminations en France. "Grosso modo, le variant anglais représentait 1% de nos patients il y a dix jours. À l'heure actuelle, sur les huit derniers malades que j'ai reçus, j'en ai cinq qui ont un variant qui est probablement le variant anglais", confie Jean-François Timsit.

"Ce variant est de plus en plus fréquent et se transmet mieux"

À ses yeux, la tension hospitalière est déjà suffisamment forte pour contraindre le gouvernement à prendre des mesures fortes. "Ce variant est de plus en plus fréquent et se transmet mieux, il y a donc un fort risque pour que la situation s'aggrave très vite.[...] Si on attend trop longtemps, on va être submergés", alerte Jean-François Timsit.

"Entre la contamination d'un nouveau malade et l'arrivée des cas sévères à l'hôpital, il s'écoule environ dix jours, ce qui veut dire que la réaction doit se faire très tôt [...]. Dès que l'on voit arriver la pente et l'augmentation, il faut réagir. Je pense que vendredi, il y aura un certain nombre de données, et en fonction de ces données j'espère que la réponse sera suffisamment forte et suffisamment calibrée face aux préoccupations qu'on peut avoir", ajoute ce praticien sans évoquer explicitement un troisième confinement.