Taxe sur le charbon : manifestations à Saint-Nazaire, au Havre et à Marseille

Un rassemblement a notamment eu lieu au Havre à l'appel de la CGT Port et Docks.
Un rassemblement a notamment eu lieu au Havre à l'appel de la CGT Port et Docks. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Les manifestants protestent contre une taxe sur le charbon dans la production d'électricité qui pourrait entraîner la suppression de 5.000 emplois en France.

Des rassemblements, à l'appel de la CGT Mines-Énergies et de la CGT Port et Docks, se sont déroulés jeudi à Nantes/Saint-Nazaire, au Havre et à Marseille, ainsi que dans quatre centrales thermiques, pour protester contre une taxe sur le charbon dans la production d'électricité, envisagée au 1er janvier 2017.

5.000 emplois en jeu. Selon la CGT, cette taxe va entraîner la fermeture dans les deux ans à venir de quatre centrales électriques et la suppression de 5.000 emplois directs et indirects en France. Environ 400 personnes, selon la CGT - des agents de la centrale thermique EDF de Cordemais, du port de Nantes/Saint-Nazaire et d'autres employés d'entreprises du bassin - se sont rassemblés dans le calme jeudi matin devant le terminal charbonnier de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, pour demander au gouvernement au minimum un report de la mise en place de la taxe carbone.

"Un premier coup de semonce". À la centrale de Cordemais, "une tranche a été arrêtée" jeudi matin, et l'activité du port était en arrêt depuis 6 heures, selon Gwenaël Plagne, secrétaire CGT du CE de Cordemais. Il s'agit d'un "premier coup de semonce pour se faire entendre du ministère de l'Écologie et de l'Énergie", a-t-il averti. Au Havre, un débrayage a eu lieu jeudi matin à la centrale thermique de 10 heures à 12 heures, a appris l'AFP auprès de la direction de la centrale de 600MW. La production est tombée à 50% de la normale, a-t-on précisé. À l'extérieur de la centrale, plusieurs centaines de salariés ont distribué des tracts aux automobilistes, protestant contre la taxe carbone, a-t-on indiqué de source syndicale.

Une grève "très suivie" à Marseille. Un arrêt de travail a également été observé entre 12 heures et 14 heures par les syndicats CGT du Grand Port Maritime de Marseille, de la centrale de Gardanne et des dockers de Fos. La grève a été "très suivie", a affirmé Serge Couturis, responsable CGT des dockers de Fos. "Selon nos estimations, la taxe entraînerait quelque 1.000 suppressions d'emplois à Gardanne et Fos", a-t-il dit. Selon la direction d'Uniper (ex-Eon), qui gère la centrale de Gardanne et s'oppose également au projet de taxe, la centrale a subi une baisse de charge d'environ 35% entre 14 heures et 16 heures. Aucune perturbation n'a été enregistrée dans le port de Marseille, selon le Grand port maritime de Marseille (GPMM).

Au moins deux autres actions sont prévues - un meeting avec Philippe Martinez le 27 octobre à Gardanne et une manifestation à Paris le 8 novembre sous les fenêtres du ministère de l'Écologie - si la CGT n'obtenait pas de réponse de la part du ministère.