Tarnac : le déplacement du tribunal en Seine-et-Marne jugé "fructueux" par la présidente

Les constatations du tribunal sur place ont permis de confirmer ou d'infirmer certains éléments du procès-verbal controversé. (Photo d'illustration)
Les constatations du tribunal sur place ont permis de confirmer ou d'infirmer certains éléments du procès-verbal controversé. (Photo d'illustration) © Théo Maneval/Europe 1
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avec AFP , modifié à
La présidente Corinne Goetzmann a confirmé que la visite du tribunal sur les lieux de filature du couple Coupat-Levy avait été "fructueuse". 

La présidente du procès du "groupe de Tarnac", poursuivi notamment pour la dégradation d'une ligne SNCF, a jugé lundi "fructueux" le déplacement vendredi du tribunal sur les lieux du sabotage, en Seine-et-Marne.

Certains éléments "difficilement contestables" identifiés. "Il a été fructueux, a permis de faire de nombreuses constatations, de voir les points de désaccord entre l'accusation et la défense mais aussi des éléments objectifs difficilement contestables", a-t-elle expliqué lundi matin, à la reprise des débats au palais de justice de Paris.

La présidente Corinne Goetzmann avait accepté de transporter le tribunal sur les lieux du sabotage pour vérifier la cohérence d'un procès-verbal de filature de Julien Coupat et son ex-compagne Yildune Levy, réalisé par des policiers la nuit du 7 au 8 novembre 2008, où le sabotage d'une ligne du TGV Est a été commis.

Premier point de vérification : le pont de la Marne. Six lieux clefs de ce PV ont été examinés. Le premier était situé au pied du pont de la Marne sur la commune du Trilport où la Mercedes de Coupat-Levy a été vue faire un arrêt et où des tubes en PVC pouvant avoir servi à fixer un crochet sur la ligne SNCF ont été repêchés dans la rivière seize mois plus tard.

"Le tribunal a pu constater que les lieux étaient éclairés par des lampadaires et que les tubes avaient été repêchés en aval, c'est-à-dire de l'autre côté du pont" par rapport au stationnement de la voiture. Elle a également noté "qu'une petite route menait par un chemin de halage de l'autre côté du pont". Mais ni la traversée du pont par le couple, ni la bifurcation de leur véhicule par le chemin de hallage n'ont été notées par les policiers. 

Un lieu de stationnement "plutôt discret". Sur la route, la magistrate a souligné le stationnement du véhicule du couple dans "un lieu plutôt discret" près d'un chemin menant à la voie ferrée. Le parquet avait expliqué que le lieu du sabotage avait été choisi pour son isolement.

Enfin, en fin de journée sur le site des dégradations, la présidente a noté qu'il était aisé et rapide de faire entrer les deux tubes en PVC dans une Mercedes et que ces tubes n'empêchaient pas un passager de s'asseoir.

Divergence entre les constations et le PV des policiers. De nuit, la magistrate a enfin souligné qu'avec le matériel de vision nocturne de la police, on voyait "assez distinctement" la Mercedes et des piétons à côté du véhicule et que la lumière d'une "lampe frontale", censée avoir été utilisée par le couple, aurait également été "parfaitement visible".

Mais le policier, qui dit avoir observé depuis une hauteur située à 320 mètres de la voie la voiture du couple stationnée devant le lieu du sabotage, a expliqué ne pas avoir vu le couple en action car il avait regagné sa voiture en contrebas pour attendre que la Mercedes redémarre.