Procès Tarnac : "transport du tribunal" vendredi sur les lieux-clés du sabotage

1:36
  • Copié
Chloé Triomphe, édité par Ugo Pascolo - avec AFP
Pour le septième jour du procès de l'affaire Tarnac, le tribunal correctionnel de Paris se déplace sur les lieux-clés du sabotage d'une ligne du TGV Est, en 2008. Un événement très rare.

C'est un événement rare dans les annales judiciaires. Le tribunal correctionnel de Paris se déplace sur les lieux du sabotage d'une ligne SNCF pour lequel des membres du groupe de Tarnac sont poursuivis, ce vendredi en Seine-et-Marne, au septième jour du procès.

Un transport clé... A 13h30 ce vendredi, les juges, les procureurs, les huit prévenus et les avocats vont curieusement monter ensemble avec la même impatience dans le bus spécialement affrété pour l'occasion. Car chaque camp est convaincu que ce transport sera primordial dans le démêlé de l'affaire. Le tribunal souhaite vérifier la cohérence d'une pièce centrale de l'accusation : un procès-verbal d'une filature de Julien Coupat et son ex-compagne Yildune Levy réalisée par des policiers antiterroristes et du renseignement la nuit du 7 au 8 novembre 2008, où le sabotage d'une ligne du TGV Est a été commis.

Pour les deux parties. "Dès que l'on se perd dans les petits chemins de Seine-et-Marne, les policiers ne retrouvent plus leur latin", fustige Me Jean-Christophe Tymoczko, l'un des avocats d'Yildune Lévy. "Non seulement ils se trompent dans le nom des départementales, mais ils ne voient même pas quand une route passe en-dessous, ou au-dessus, d'une autoroute. Donc en réalité, ils ne devaient pas être là, sur le fameux point su sabotage, peut-être que ce sera aussi l'objet de notre démonstration", analyse le défenseur. "Si ce déplacement est fait dans des conditions normales, le tribunal se rendra compte que la police n'a cessé de mentir", estime quant à lui Me Jérémie Assous, avocat de Julien Coupat.

Un "sabotage" qui remonte à 2008. Le tribunal délocalisé, va donc se mettre situation sur les cinq lieux-clés de l'affaire, comme le pont de la Marne, où le couple Coupat/Lévy est sensé avoir jeté à l'eau d’immenses tuyaux ayant servis au sabotage. Ou encore le point précis des dégradations où ils se sont arrêtés le long de la voie ferré. Le transport devrait se prolonger suffisamment tard cette nuit pour que la cour se retrouve dans les mêmes conditions de vision nocturne que les policiers cette nuit-là. "Il ne s'agit pas d'une reconstitution, mais d'un transport du tribunal", a précisé la magistrate, soulignant que toutes les règles du procès seront appliquées, comme le respect de la publicité des débats. Le couple est poursuivi pour avoir commis ces dégradations en posant sur la ligne électrique un crochet qui a endommagé le pantographe d'un train qui filait vers Strasbourg.