Suicide d'une ado après une photo intime : la mère porte plainte

A l'origine du suicide, a priori une photo qui aurait circulé de smartphone en smartphone via SMS.
A l'origine du suicide, a priori une photo qui aurait circulé de smartphone en smartphone via SMS. © MIGUEL RIOPA / AFP
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avec AFP , modifié à
La mère de la lycéenne qui s'était jetée sous un train le 3 mars, a priori après diffusion d'images intimes, a porté plainte contre X.

L'émotion et la rage mêlées. La mère de Juliette, une adolescente de 15 ans qui s'est suicidée à Lisieux, dans le Calvados, à la suite de la diffusion de photos intimes, avait exprimé son incompréhension au micro d'Europe 1, lundi. "Je souhaite que ces jeunes payent pour ce qu'ils ont fait à ma fille", avait-elle alors déclaré. Jeudi, elle a porté plainte contre X, auprès du parquet de Lisieux pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" de sa fille via la diffusion d'images, et contre "toute autre infraction que l'enquête pourrait permettre d'établir".

De smartphone à smartphone. La photo qui aurait poussé la jeune fille vers le suicide - après avoir caché le cliché pendant deux ans - aurait circulé de smartphone à smartphone via SMS. "A priori, pour l'instant, on n'a pas d'éléments qui permettent d'établir que [l'image] a été diffusée sur les réseaux sociaux", a ajouté le procureur de la République, David Pamart. Qui a pris cette photo, qui l'a faite circuler ? Le procureur n'a pas souhaité s'exprimer sur ces points. "On continue à entendre un certain nombre de personnes de l'entourage de la jeune fille pour essayer de comprendre, s'il est possible de comprendre, car elle n'a pas laissé d'explication", a poursuivi le procureur, en précisant qu'il n'y avait pas eu de garde à vue dans cette affaire. Selon lui, en l'absence d'écrit de la lycéenne, on ne peut pas affirmer que la diffusion de la photo est la cause principale du suicide.

Selfie ? Lundi, une source proche de l'enquête avait affirmé que cette photo était un selfie envoyé à un petit ami. La mère de la jeune fille, interrogée jeudi, a affirmé qu'il s'agissait d'une photo qu'un ancien petit ami avait obligé sa fille à faire et à lui envoyer il y a plus de deux ans, et qui est réapparue il y a quelques semaines. En revanche, selon cette infirmière, les enquêteurs cherchaient toujours à savoir qui a fait circuler cette image.

Violentes insultes. La source proche de l'enquête avait par ailleurs souligné que la circulation de cette image par SMS, voire la seule rumeur de son existence, avait valu à la jeune fille de "violentes insultes" sur les réseaux sociaux. La mère a ajouté que sa fille, qui aurait eu 16 ans mardi, était une adolescente "pleine de joie de vivre" qui avait été avertie par ses parents des dangers potentiels des nouvelles technologies. Selon la source proche de l'enquête, la lycéenne n'avait ni difficultés scolaires ni problèmes familiaux connus.