500 mètres à l'aveugle sur autoroute, risques d'accidents... Au volant, gare aux notifications sur votre smartphone
Une étude de l'association Assurance Prévention, montre l'impact des notifications sur les smartphones des conducteurs. Et les résultats sont sans appel : prendre le volant avec ces distractions activées multiplie au moins par deux le risque d'accident.
C'est à première vue une petite distraction, mais elle peut avoir de très graves conséquences au volant. S'il est désormais commun d'utiliser son smartphone comme GPS, cela pose un problème : les notifications. Alors que de nombreux Français vont faire des centaines de kilomètres dans les prochaines semaines pour rejoindre leur lieu de vacances, l'association Assurance Prévention a publié une étude sur l'impact des notifications sur la vigilance au volant. Et les résultats font froid dans le dos.
Sur un Paris-Nice, un conducteur ne regarde pas la route pendant une heure
En moyenne, une notification demande 12,7 secondes pour être "traitée" par un conducteur via un regard alterné entre route (6,1 secondes) et écran du smartphone (6,6 secondes). Concrètement, cela représente 176 mètres parcourus à 50km/h en ville, et 500 mètres à 130 km/h sur autoroute. Des distances importantes et un laps de temps durant lequel le risque d'accident explose. Il double en ville et est multiplié par 2,6 sur autoroute.
Autre chiffre marquant de cette étude, rouler avec les notifications activées détourne un conducteur de la route pendant 6 minutes par heure. Sur un trajet Paris-Nice (948 km) qui prend 9 heures 45 à effectuer, cela équivaut à une heure les yeux loin de la circulation.
Trajectoires non-maîtrisées et sortie de route
Sans oublier que les notifications ont d'autres effets sur les conducteurs : retard du temps d'arrêt à un feu rouge, trajectoires non-maîtrisées et même sortie de route. L'étude rappelle in fine que l’usage du smartphone au volant constitue l’un des principaux facteurs d’inattention, impliqué dans 24% des accidents corporels en 2023, année au cours de laquelle 390 personnes sont morts sur les routes françaises.
Pour réaliser ces tests, l’association Assurance Prévention s'est servi d'un simulateur de conduite. 24 personnes de 18 à 60 ans ont réalisé un trajet de 30 minutes composé de 5 minutes en ville, 5 minutes sur une route départementale et 20 minutes sur autoroute. Chaque conducteur a dû effectuer le parcours trois fois dans trois conditions différentes : smartphone posé sur un support, conduite sans smartphone et conduite avec génération de 9 notifications.