Quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide" après le suicide d'une adolescente dans le nord de la France (illustration) 2:23
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Lionel Gougelot// Crédits photo : Arnaud Le Vu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide" après le suicide d'une adolescente de 13 ans à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais le 12 mai. L'émotion est toujours très vive devant l'ancien établissement de l'adolescente.

L'émotion est grande devant le collège Bracke-Desrousseaux de Vendin-le-Vieil où était scolarisée Lindsay, l'adolescente de 13 ans qui s'est donné la mort le 12 mai dernier. Quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire" ayant potentiellement conduit au suicide de cette adolescente.

Une adolescente traumatisée 

D'après les témoignages d'autres élèves, la jeune Lindsay vivait un véritable traumatisme. Au collège Bracke-Rousseaux de Vendin-le-Vieil, des dizaines de bouquets de fleurs blanches, des ballons, des tee-shirts avec des messages d'hommage et des condoléances ornent les grilles de l'établissement. Une marche blanche a été organisée mercredi après-midi en la mémoire de Lindsay. 

Les violences subies par l'adolescente scandalisent l'une de ses camarades de quatrième. "Depuis le début d'année, elle se fait harceler physiquement, moralement, elle n'en pouvait plus. Elles se sont battues dans la rue et il y avait une vidéo sur internet. Ce n'est pas normal qu'on fasse subir ça à quelqu'un. C'était quand même une personne incroyable", explique une camarade.

Impuissance collective

L'Éducation nationale avait été alertée par la mère et le beau-père de Lindsay. Le rectorat avait mené une mission au sein du collège qui avait engendré l'exclusion de deux élèves. Cela n'a pas suffi pour faire cesser le calvaire enduré par Lindsay.

"On savait un peu, on voyait ce qu'il se passait dans la cour, on voyait un peu sur les réseaux. On a beau essayer de faire quelque chose, ça n'a pas fonctionné. On ne savait pas ce qu'il se passait vraiment, c'était entre elle et les filles. On a su que Lindsay avait déposé des lettres et parlait au CPE mais il ne s'est pas passé grand-chose", raconte une élève de troisième.

Parents et camarades de Lindsay ressentent une forme d'impuissance collective pour répondre à la détresse de l'adolescente. La violence sur les réseaux sociaux était impossible à endiguer. Les parents n'ont peut-être pas non plus été suffisamment entendus par l'Éducation Nationale.