Deux anciens agents de la DGSE comparaissent à partir de lundi à la Cour d'assises de Paris. 1:22
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Salomé Legrand, édité par Baptiste Denis , modifié à
Deux anciens agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) sont jugés à partir de lundi par la Cour d'assises de Paris. Ils sont soupçonnés d'avoir livré des informations à la Chine et encourent jusqu'à 15 ans de prison.

La réalité rattrape parfois la fiction. La Cour d'assises de Paris spécialisée en affaires militaires s’apprête à juger à partir de ce lundi une histoire digne d'un film d'espionnage. Après avoir été présentés à un juge en mai 2018, deux ex-agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) sont soupçonnés d'avoir livré des informations à la Chine et donc de trahison auprès de l'État français.

Déjà soupçonné de compromission dans les années 90

Quand ils sont arrêtés en décembre 2017, puis placés en détention provisoire, les deux hommes viennent tout juste de prendre leur retraite. D'après plusieurs spécialistes, l'un de ces deux agents avait déjà été soupçonné de compromission au cours de ses fonctions en Chine à la fin des années 90.

À la fois représentant officiel auprès des services chinois et point de contact pour les autres agents étrangers, sa proximité avec l’interprète chinoise de l'ambassadeur inquiétait déjà à l'époque. Il est démis de ses fonctions au bout d'un an, puis rapatrié en France, mais pas poursuivi.

Les deux hommes risquent jusqu'à 15 ans de prison

L'espion passe ensuite dans le privé. Il monte une société de conseil et continue ses allers-retours entre la France et l'Empire du milieu. Il aurait alors recruté le deuxième accusé, toujours en service actif, l’entraînant dans ses turpitudes. Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir livré à la Chine des informations sur le fonctionnement des services français de renseignement.

À partir de ce lundi, ils comparaissent notamment pour "livraison d’information à une puissance étrangère", "atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation", "intelligence avec une puissance étrangère". Les deux hommes risquent jusqu'à 15 ans de prison.