Les migrants arrivent en France depuis l'Italie en passant par ces montagnes à Montgenèvre. 1:59
  • Copié
Jean-Luc Boujon (correspondant dans les Hautes-Alpes) , modifié à
Il y a dix jours, 7.000 migrants débarquaient en l'espace de 48 heures sur l'île italienne de Lampedusa. Et ces derniers continuent d'arriver en Europe et tentent, pour certains, de rallier la France. Dans les Hautes-Alpes, à la frontière franco-italienne, les tentatives de passage ont explosé depuis une dizaine de jours.

Montgenèvre, 1.800 mètres d'altitude. Une petite commune, située dans le département des Hautes-Alpes, qui n'a, a priori, rien à voir avec l'île italienne de Lampedusa où ont débarqué plus de 7.000 migrants en l'espace de 48 heures il y a dix jours. Mais cette station de ski, d'à peine 500 habitants à l'année, se trouve tout près de la frontière italienne, d'où arrive une partie de ces migrants qui tentent de rallier l'Hexagone.

Ces derniers entrent en nombre sur le territoire français par les montagnes au-dessus de la ville. "Soixante par jour, à peu près. Avant, il n'y en avait pas autant. Ils attendent la nuit pour passer par les cols. On les voit quand ils descendent. Ils arrivent totalement épuisés, hagards", témoigne Sandrine, une habitante.

"Caméras thermiques, drones et moyens aériens", déployés par les policiers

Un chemin qu'a emprunté Aboka, un Guinéen qui arrive de Lampedusa. "C'était la nuit, on est entrés dans les montagnes. C'était dur parce qu'il faisait froid, il y avait la pluie qui tombait aussi. C'était tellement dur...", dit-il. Le jeune homme dit avoir 16 ans, bien qu'il en fasse facilement dix de plus. Il vit dans la peur des contrôles des patrouilles de police, très nombreuses à la frontière et récemment renforcées, détaille le commissaire Jérémie Bosse-Platière, patron des policiers des Hautes-Alpes. 

"En l'espace de deux jours, on a intercepté quasiment 200 personnes. Donc, on tient la frontière. Aux points de passage, dans la forêt, sur les sentiers de randonnée et y compris dans la montagne, jour et nuit. On utilise des caméras thermiques, mais aussi des drones. On a aussi des moyens aériens, des avions et des hélicoptères", développe-t-il.

Et ceux qui parviennent, malgré tout, à passer, comme Aboka, attendent 10km plus loin à la gare de Briançon. "On attend ici le train, pour Paris. On n'a pas de papiers, mais on veut juste étudier ici. On n'est pas là pour traîner dans les rues. On veut simplement étudier. C'est notre espoir", assure le jeune homme. L'espoir des migrants, c'est donc ce train de nuit, le Briançon-Paris de 20h03.