Alpes-Maritimes : près de 3.000 migrants interpellés en deux semaines à Menton

Parmi les migrants interpellés, 24.000 ont fait l'objet d'une procédure de non-admission et ont été remis aux autorités italiennes, soit 10% de plus qu'en 2022.
Parmi les migrants interpellés, 24.000 ont fait l'objet d'une procédure de non-admission et ont été remis aux autorités italiennes, soit 10% de plus qu'en 2022. © JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP
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avec AFP / Crédit photo : JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP
Depuis deux semaines à Menton, dans les Alpes-Maritimes, près de 3.000 migrants ont été interpellés. Ce total porte à 32.000 le nombre d'interpellations depuis le début de l'année le long de la frontière dans ce département, un chiffre en hausse de 20% par rapport à l'an dernier sur la même période.

Les renforts des forces de l'ordre ont permis d'interpeller près de 3.000 migrants depuis deux semaines à Menton, dans les Alpes-Maritimes, avant l'afflux possible de migrants débarqués en masse à Lampedusa, a annoncé vendredi Emmanuelle Joubert, directrice départementale de la police aux frontières. Ce total porte à 32.000 le nombre d'interpellations depuis le début de l'année le long de la frontière dans ce département, un chiffre en hausse de 20% par rapport à l'an dernier sur la même période alors que les arrivées en Italie ont plus que doublé, a expliqué Emmanuelle Joubert lors d'un point presse.

Déploiement d'une force frontière

Parmi les migrants interpellés, 24.000 ont fait l'objet d'une procédure de non-admission et ont été remis aux autorités italiennes, soit 10% de plus qu'en 2022. Mais beaucoup ont été comptabilisés plusieurs fois après avoir multiplié les tentatives. Les autres étaient des mineurs non accompagnés, qui ne peuvent être refoulés et dont le nombre a bondi de 50% pour atteindre 5.000 arrivées, et des majeurs interceptés au-delà de la bande de 20 km permettant les réadmissions en Italie.

Les procédures ont été mises en place en 2015 avec le rétablissement des contrôles aux frontières à la suites des attentats : tous les trains passant par Menton sont contrôlés, des policiers filtrent les postes-frontières et patrouillent dans les montagnes de l'arrière-pays. Seuls les contrôles sur l'autoroute restent beaucoup plus aléatoires. Depuis le 1er juin, une force frontière (border force) est déployée, avec des renforts de personnel, l'appui des militaires de l'opération Sentinelle et de drones à caméras thermiques.

Les contrôles s'intensifient

Dans un arrêt rendu jeudi, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a estimé que la France ne pouvait pas procéder à des refoulements systématiques de cette manière. "Nous avons été informés. L'Etat réalise une analyse, nous aurons les instructions plus tard", a expliqué Emmanuelle Joubert. En attendant, les contrôles se sont intensifiés après l'arrivée de plus de 12.000 migrants en quelques jours la semaine dernière sur les côtes italiennes, pour la plupart sur la petite île de Lampedusa.

Mais "il s'écoule souvent un délai de plusieurs semaines entre leur arrivée en Italie et le passage de la frontière", a expliqué Emmanuelle Joubert. Ainsi, les personnes interpellées jeudi étaient arrivées fin août ou début septembre en Italie. Seuls deux avaient débarqué la semaine dernière à Lampedusa.