Il affirme avoir frôlé la mort au CHU de Pointe-à-Pitre. Un mois après les révélations d'Europe 1 sur les "43 morts suspectes" - dont 10 bébés - qui ont eu lieu depuis le mois de janvier 2018 dans l'hôpital, Raymond Boucher, ancien patient, a décidé de porter plainte contre l'État pour dénoncer les graves dysfonctionnements du CHU incendié le 28 novembre dernier. Selon lui, il a été sauvé par son évacuation vers l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, qu'il a lui-même réclamée.
"Il fallait d'abord me ramener à la vie". "On m'a mis sur une liste de gens à opérer, mais aucune opération n'a été faite", explique Raymond Boucher, qui est entré au CHU de Guadeloupe pour une infection d'un orteil. "On m'a dit : 'vous n'êtes pas prioritaire, il y a des gens accidentés'". Ça a été un calvaire", raconte-t-il au micro d'Europe 1 alors que son état de santé s'est dégradé et que la gangrène à commencer à envahir son pied. "Quand je suis arrivé à la Pitié-Salpêtrière, ils n'ont pas pu m'opérer pendant cinq jours, parce que je suis arrivé dans un état catastrophique dans leurs mains". "Il fallait d'abord me ramener à la vie", résume le patient. "Si j'étais resté deux jours de plus au CHU de Pointe-à-Pitre, je serais mort".
Plainte contre l'Etat. Amputé de trois orteils et d'une partie de son pied, Raymond Boucher ne compte pas en rester là et a décidé de porter plainte, "pas pour demander de l'argent, mais pour sensibiliser l'opinion publique". "Pourquoi en métropole on est capable de faire des choses, alors que dans les Dom-Tom, on a ces difficultés de santé publique ?", se demande-t-il. "C'est inacceptable !" De son côté, la Pitié-Salpêtrière précise dans son rapport que c'est par le manque de moyens chirurgicaux actuel au CHU de Pointe-à-Pitre que le patient a dû être rapatrié à Paris.