Sécurité routière : les Français loin d'être irréprochables sur l'autoroute

Les Français n'adoptent pas toujours les bons gestes sur la route selon une étude.
Les Français n'adoptent pas toujours les bons gestes sur la route selon une étude. © NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
  • Copié
Romain Rouillard / Crédit photo : NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Une étude de la société d'autoroutes Sanef révèle le comportement parfois dangereux des Français sur l'autoroute entre non-respect des limitations de vitesse, occupation des voies souvent inadaptée et l'usage parfois sporadique du clignotant. Le respect des distances de sécurité tend, en revanche, à s'améliorer.

Si elle était évaluée, la conduite des Français sur autoroute obtiendrait, au mieux, la mention passable. Selon une étude de la Sanef, la société d'autoroutes du nord-est de la France, nous sommes bien loin d'adopter tous les bons réflexes sur les grands axes du pays. Un constat peu rassurant alors que les vacances d'été approchent à grands pas et que la voiture reste le moyen de transport le plus utilisé pour partir en vacances. 

Cette étude, réalisée sur un tronçon de l'autoroute A13 en direction de la Normandie, révèle ainsi les écarts de nos concitoyens en matière de vitesse. En 2023, 42% des véhicules dépassaient les 130 km/h maximum autorisés. Un chiffre en hausse de quatre points par rapport à 2018 où une légère baisse avait été observée. Par ailleurs, la vitesse moyenne recensée a été enregistrée à 128 km/h et grimpe même jusqu'à 137 km/h sur la voie de gauche suggérant ainsi une quantité non négligeable d'excès.

39% des Français ne se rabattent pas lorsqu'ils le peuvent

Les dépassements les plus importants (au-delà de 150 km/h) ne concernent que 3% des conducteurs. En revanche, plus de la moitié d'entre eux roulent à plus de 130 km/h la nuit. Des chiffres équivalents à ceux de l'année dernière mais qui se maintiennent à un niveau élevé.

Hélas, la vitesse n'est pas le seul écueil dans lequel tombent régulièrement les automobilistes de l'Hexagone. L'occupation des voies, souvent inadaptée à la situation, est également pointée du doigt par l'étude. Ainsi, 39% des conducteurs continuent de rouler sur la voie du milieu alors qu'ils pourraient se rabattre, comme l'exige d'ailleurs le code la route. Un chiffre qui atteint même 53% le week-end, mais qui observe une nette baisse par rapport à 2022 où un pic à 65% avait été recensé. La Sanef rappelle que ce type de comportement favorise la multiplication de manœuvres interdites et dangereuses, à l'image du dépassement par la droite. 

Le respect des distances de sécurité s'améliore... sauf pour les poids-lourds

Enfin, le clignotant passe souvent à la trappe sur l'autoroute. 28% des conducteurs ne l'utilisent pas au moment de doubler un autre véhicule et 39% l'oublient lorsqu'ils se rabattent. Une infraction pourtant passible d'un retrait de trois points sur votre permis de conduire. Point positif néanmoins : ces chiffres ont tendance à baisser depuis 2018. 

Dans son bilan, la Sanef n'épargne pas non plus les poids-lourds qui, pour 25,5% d'entre eux, ne respectent pas la distance de sécurité avec le véhicule qui les précède. Une obligation, à l'inverse, de mieux en mieux respectée par les automobilistes. Seuls 22% des conducteurs contreviennent à la règle contre 29% l'année dernière. De quoi éclaircir un constat global peu flatteur.

En 2022, 187 personnes ont trouvé la mort sur autoroute contre 154 en 2019, dernière année de référence avant les deux années marquées par la crise sanitaire.