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Thibauld Mathieu
Le Gard fait actuellement face à un épisode de sécheresse "exceptionnel". Delphine Fernandez, viticultrice près de Nîmes et présidente des jeunes agriculteurs du département, déplore surtout le manque d'accès à l'eau.
INTERVIEW

Le Gard traverse une situation de sécheresse "exceptionnelle", selon la préfecture du département, qui a placé mercredi près de 100 communes en "crise" hydrologique. "Le vrai problème, c'est qu'on n'a pas accès à l'eau", déplore sur Europe 1 Delphine Fernandez, présidente des jeunes agriculteurs du Gard.

"Rien n'est prévu"

"C'est une situation que l'on n'a jamais connue, en tout cas pour nos générations", assure la viticultrice, basée près de Nîmes. En temps de "crise", seuls les usages prioritaires de l'eau (liés à l'alimentation en eau potable, aux exigences de la santé, à la salubrité publique et à la sécurité civile) et l'abreuvement des animaux sont autorisés.

Mais si Delphine Fernandez a pu continuer à mettre du goutte à goutte sur ses vignobles, "d'autres n'ont plus le droit d'utiliser l'eau du tout". "On n'en a pas du tout assez dans le Gard", regrette-t-elle. "C'est un gros manque aujourd'hui et ce sera un gros manque dans un mois, parce que rien n'est prévu". Peu de précipitations et des températures élevées sont d'ailleurs prévues pour les prochains jours. 

Des mesures de "bon sens" contre les incendies

Parallèlement, le préfet du Gard appelle à "la plus grande vigilance" face aux feux de forêts favorisés par la sécheresse. "Demander au monde agricole de ne pas broyer ou de faire attention quand on utilise une tronçonneuse, ça, c'est du bon sens", souligne cette fois la viticultrice. "On est les premiers à ne pas vouloir risquer de mettre feu à nos prairies ou nos exploitations". Cette année dans le Gard, les feux de forêt ont déjà parcouru plus de 1.000 hectares, "le plus lourd bilan, depuis 29 ans, pour notre département", selon la préfecture.