Sébastien Raoult extradé vers les États-Unis : son père regrette l'inaction des autorités françaises

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Gauthier Delomez
Le Français Sébastien Raoult, accusé de cybercriminalité, a été extradé vers les États-Unis mercredi 25 janvier, où il risque jusqu'à 116 ans de prison. Quelques jours avant, son père Paul s'est exprimé dans la Libre antenne d'Europe 1. Selon lui, les autorités françaises n'ont pas assez œuvré pour éviter cette extradition.

>> Tous les soirs dans la Libre Antenne d'Europe 1, les auditeurs se confient et témoignent. Une difficulté, une mauvaise passe ou un moment de bonheur, notre Libre antenne est avant tout la vôtre. Au micro d'Olivier Delacroix ce soir-là, Paul, père de Sébastien Raoult, a évoqué la peine maximale de 116 ans de prison que son fils âgé de 21 ans encourt après son extradition aux États-Unis pour cybercriminalité. Selon lui, la justice française a été trop passive dans ce dossier.

Sébastien Raoult, un jeune Français de 21 ans, a été extradé du Maroc vers les États-Unis fin janvier pour des faits de cybercriminalité. Il est accusé d'avoir volé les données de grandes entreprises américaines et fait l'objet d'une fiche rouge d'Interpol. De l'autre côté de l'Atlantique, il risque désormais jusqu'à 116 ans de prison. Quelques jours avant son extradition, dans la Libre antenne d'Europe 1, son père Paul estimait que la justice française n'avait pas usé de toutes ses possibilités pour éviter l'extradition de son fils.

"C'est à un juge français de dire" si Sébastien Raoult est innocent ou non

"On a des éléments sur ce qui est reproché (à Sébastien Raoult), il y a quatre chefs d'accusation. Est-il innocent ou non ? C'est à un juge de le dire, et à un juge français, tout simplement parce que les faits qui lui sont reprochés se seraient passés depuis la France", avance Paul, rappelant que son fils est notamment poursuivi pour hacking, vol de données et usurpation d'identité. "Il y a d'autres personnes impliquées, qui sont tous des ressortissants français. Il s'agit d'une enquête française, conduite par un juge français sur le territoire français. Donc on peut s'interroger : qu'est-ce que l'Amérique vient faire là-dedans ?", souffle le père de Sébastien Raoult au micro d'Europe 1.

Dans cette affaire, le jeune homme de 21 ans s'en serait pris à des entreprises américaines, ce qui explique son extradition vers les États-Unis. Mais son père conteste le fait que le FBI ait réclamé cette extradition : "Cela voudrait dire qu'un gamin qui va voler un hamburger au McDo doit être jugé par les Américains".

Pas de demande d'extradition faite par les autorités françaises

Par le biais de ce témoignage, Paul Raoult dénonce le fait que, selon lui, "la justice française a laissé faire". "Le Maroc a fait son job. Il y a une fiche Interpol. Ils trouvent la personne dans le pays, elle a pour vocation de l'arrêter et de prévenir le pays requérant (...). Mais, le Maroc n'a absolument rien à reprocher à mon fils. Il n'intervient pas sur le fond de l'affaire. Il aurait été dans un autre pays, c'était la même chose", tempère-t-il au micro d'Olivier Delacroix, relatant que son fils avait été arrêté à l'aéroport, alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion pour rentrer en France.

Le père de Sébastien Raoult reproche aux autorités françaises de ne pas avoir fait de demande d'extradition vers la France. "Il y a un accord d'extradition entre le Maroc et la France. Donc si elle avait fait une demande, elle devenait prioritaire", avance Paul Raoult. "Les autorités françaises se sont refusées de faire cette demande au prétexte que cela ne les regardait pas (...). Dès le départ, les autorités françaises ont fait comme s'ils n'étaient pas au courant des choses et qu'ils ne pouvaient rien faire, alors qu'ils sont directement concernés car ils ont mené l'enquête", estime-t-il.

En août dernier, Paul Raoult avait interpellé la Première ministre Élisabeth Borne sur le dossier. Il ajoute qu'il a également écrit au président Emmanuel Macron. "Il y a eu beaucoup de courriers envoyés (...). On a beaucoup alerté", appuie le père de Sébastien Raoult, expliquant que le 26 décembre, le décret d'extradition vers les États-Unis avait été notifié à son fils, malgré différents recours. Celui-ci doit désormais être présenté à une juge américaine ce vendredi 27 janvier pour se voir notifier les charges pesant contre lui. Une situation que Paul voulait à tout prix éviter.