Saur et Veolia de nouveau condamnés pour des réductions de débit d'eau

Il est interdit par la loi de réduire ou couper le débit d'eau dans la résidence principale d'un particulier.
Il est interdit par la loi de réduire ou couper le débit d'eau dans la résidence principale d'un particulier. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP
Les fournisseurs d'eau Veolia et Saur ont été récemment condamnés à des amendes pour avoir réduit le débit d'eau à des clients pendant plusieurs mois.

Les groupes Veolia et Saur ont de nouveau été condamnés pour avoir réduit le débit de la fourniture d'eau dans deux logements, une pratique plusieurs fois considérée comme illégale par la justice. Dans une première affaire, Saur a été condamné le 17 août à une amende globale de 9.000 euros, dont 5.000 euros au titre du préjudice moral, pour avoir réduit le débit d'eau dans le logement d'une cliente pendant plus de 14 mois entre février 2016 et mai 2017, selon la décision du tribunal de grande instance de Nanterre.

Coupures et réductions du débit d'eau interdites. Veolia a pour sa part été condamné mi-juin par le tribunal d'instance de Lens à une amende de 4.000 euros pour avoir réduit le débit d'eau d'un client pendant près de 4 mois, entre février et mai dernier. Or, depuis une loi de 2013 (loi Brottes), et son décret d'application de février 2014, les coupures d'eau sont interdites dans une résidence principale, quelle que soit la situation financière des clients concernés. Par ailleurs, lors de précédentes affaires, la justice a élargi cette interdiction aux réductions de débit, estimant qu'elles entraînent les mêmes conséquences qu'une coupure en privant les habitants d'un usage normal de l'eau, élément indispensable pour qu'un logement soit qualifié de décent.

La question du recouvrement des impayés.Ce n'est pas la première fois que Saur et Veolia sont condamnés pour cette pratique. "Il est plus que temps que les multinationales (...) cessent ces pratiques (...) Nous continuerons autant que nécessaire de poursuivre les multinationales de l'eau pour leurs actions illégales", a commenté dans un communiqué Emmanuel Poilane, directeur de France Libertés, association qui se bat contre les coupures d'eau. Le groupe Saur a toutefois estimé que la question des moyens donnés aux fournisseurs pour recouvrer les impayés de personnes ayant les moyens d'acquitter leurs factures se pose et que les systèmes d'identification des personnes précaires ne sont pas suffisamment efficaces.