Cocaïne justice 1:42
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Stéphane Place, à Bordeaux, édité par
Une tonne de cocaïne avait été saisie en novembre 2017 à Lacanau, en Gironde, au terme d'une enquête où les autorités françaises et américaines avaient étroitement collaboré. Le procès de 24 trafiquants se tient jusqu'au 15 janvier à Bordeaux, tandis que la défense demande des éclaircissements sur les investigations.

C'est l'épilogue judiciaire d'un scénario digne de la série américaine Narcos : un procès de 24 personnes de plusieurs nationalités se tient en ce moment sous haute sécurité devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Elles sont accusées d'avoir participé à un énorme trafic international de cocaïne, qui avait pris fin avec une saisie record en novembre 2017 à Lacanau de plus d'une tonne de drogue. Pendant des mois, les agents américains et leurs homologues de la PJ française ont infiltré ce trafic international.

Des agents sous couverture

Pour acheminer ces kilos de drogue en France, les Colombiens rencontrent au départ Diego, en pensant avoir affaire à un logisticien qui va les aider. En réalité, Diego est un policier français infiltré, lui-même encadré par un agent de la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine, qui agit aussi sous couverture. Ce piège va déboucher sur ces arrestations et la saisie de plus d'une tonne de cocaïne dans une villa de Lacanau.

Les personnes interpellées ont été "surprises" et "quelque peu fascinées par la facilité avec laquelle elles pouvaient participer à une transaction de drogue sans qu'elles aient à débourser quoi que ce soit", explique Me Édouard Martial, avocat de l'un des prévenus. "Pour elles, ce mystère est resté. C'est pour ça qu'on s'interroge : où sont Diego, où sont les agents infiltrés ? Pourquoi ne pas les convoquer et les faire comparaître derrière une glace sans tain et une identité bien évidemment cachée, et éventuellement leur poser des questions que les gens que nous défendons se posent."

Une "conséquence" sur les peines ?

"Il est très difficile de faire la différence entre ce qui est de leur propre initiative et ce qui est à l'instigation du monstre d'enquête telle qu'on nous le présente aujourd'hui", poursuit Me Édouard Martial. "On ne va pas plus loin, mais ça a des conséquences, notamment sur la peine."

Pour ce procès hors normes, qui se tient jusqu'au vendredi 15 janvier, des interprètes traduisent en permanence les propos de l'audience en espagnol, en italien, en albanais ou encore en turc, pour les 24 prévenus.