Rouen : la justice ordonne l'expulsion d'un squat de 160 personnes

L'expulsion se fera dans un délai de deux mois.
L'expulsion se fera dans un délai de deux mois. © Florian Garcia/Sirpa
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avec AFP
Quelque 160 personnes, dont des familles de migrants et des Français précaires, seront expulsées d'un ancien Ehpad occupé depuis le mois de mai à Rouen.

Le tribunal d'instance de Rouen a ordonné mercredi l'expulsion, assortie du délai réglementaire de deux mois, d'un ancien Ehpad occupé depuis le mois de mai par quelque 160 personnes, dont beaucoup de migrants, ont fait savoir leurs avocats. Les occupants, parmi lesquels de nombreuses familles ainsi que des mineurs non accompagnés, sont essentiellement des migrants venus de Guinée, d'Afghanistan, de Géorgie, de Syrie ou encore de Libye, même s'il y a aussi des Français en situation de grande précarité. La ville de Rouen, propriétaire du bâtiment dit "Hameau des Brouettes", avait demandé l'expulsion.

Pas de violence commise. "Le tribunal s'est prononcé pour une expulsion assortie d'un délai réglementaire de deux mois à compter de la signification du commandement de quitter les lieux par voie d'huissier", a indiqué Me Chloé Chalot, qui défend deux des occupants. Le tribunal n'a en revanche pas retenu l'existence de voies de fait qui auraient été commises par les occupants, comme le demandait l'avocat de la mairie, ce qui aurait permis une évacuation sans délai. 

Aucun délai supplémentaire. "Il y a des problèmes sociaux évidents et il n'y a plus de place dans les Cada (Centres d'accueil pour demandeurs d'asile, ndlr). La décision du tribunal de ne pas accorder de délai supplémentaire pour évacuer les lieux s'appuie sur une proposition de relogement de la mairie", a déclaré de son côté Me Aurélie Sinoir, qui défend une cinquantaine d'occupants demandeurs d'asile, et avait requis un délai de 3 à 9 mois en plaidant la situation de vulnérabilité des occupants. Mais selon cette avocate, cette proposition de relogement "n'en est pas une". "Le centre d'accueil proposé par la mairie ne comprend que 80 à 90 places, il est fermé, et sa réouverture dépend en plus de financements de la préfecture. Mes clients ne savent pas où aller", a-t-elle déclaré.