A Paris, le cortège doit se déplacer entre République et Concorde. 1:43
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Jean-Jacques Héry et Frédéric Michel, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Vendredi est le 51e jour de grève, et le septième jour de manifestation nationale contre la réforme des retraites. Les opposants au texte se mobilisent à Paris, Marseille mais aussi à Nice. Ils réclament toujours le retrait pur et simple du projet. Europe 1 a suivi les cortèges.
REPORTAGE

Alors que la réforme des retraites est présentée vendredi au conseil des ministres, plusieurs manifestations se déroulent dans les grandes villes du pays. La mobilisation dure maintenant depuis plus de 50 jours et une nouvelle journée d'action est déjà annoncée pour le 29 janvier.

À Paris, la foule se frottait les mains pour se réchauffer à la mi-journée. Le cortège s'est élancé sur le boulevard Sébastopol, direction la place du Châtelet, puis les quais de Seine jusqu'à la place de la Concorde. Les principaux leaders syndicaux étaient réunis. "Ce qu'on demande c'est le retrait d'un projet dont les citoyens ont compris une seule chose : on va travailler au moins jusqu'à 64 ans et pour beaucoup bien plus tard", a déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, au micro d'Europe 1.

 

"Ce projet est néfaste pour l'avenir des retraites", a renchéri Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, avant d'évoquer les prochains jours de mobilisation. "Le projet du gouvernement est examiné aujourd'hui au conseil des ministres, on va rentrer dans une phase de débat parlementaire, on examinera les formes de la mobilisation que l’on pourra mettre en place."

Dans les rues parisiennes, un long cortège s'est étiré lentement, sous un soleil d'hiver, a constaté le correspondant d'Europe 1, Jean-Jacques Héry, qui décrit "une foule bigarrée, souriante mais toujours déterminée". Des avocats en robe et des gilets jaunes ont ainsi défilé aux côtés de personnels hospitaliers et d'enseignants. C'est le cas de Pierre, professeur d'histoire-géographie venu de Melun, en Seine-et-Marne. Selon lui, si la réforme des retraites est définitivement adoptée dans la loi, les retraites des enseignants seront réduites "d'environ 30%". 

"Actuellement, la retraite des enseignants est calculée à partir des salaires des six meilleurs mois alors qu’avec le système par points, cette retraite sera calculée sur l’ensemble de la carrière", résume ce manifestant, à Europe 1. C'est un problème, d'après lui, car les salaires de début de carrière, extrêmement faibles" seront pris en compte dans le calcul total des retraites. Il dit se sentir "méprisé par l’Éducation nationale et par l’État", être "déterminé" et vouloir "aller jusqu'au bout". 

De son côté, Amar, agent de la RATP a, le long du parcours, récolté de l'argent pour la CGT. "On sait que cela ne va pas rembourser nos jours de grève mais cette situation trop dure pour certains", explique-t-il, au micro d'Europe 1. "Certains ont des crédits, d'autres ont quatre enfants... On va arriver à un moment où on ne pourra plus faire grève", s'inquiète-il.

Un millier de personnes à Nice

À Nice, plus d'un millier de personnes ont défilé dans le centre jusqu'à la promenade des Anglais. Parmi elles, Foued, qui ne veut "pas de compromis aujourd'hui" car "la bataille est dans la rue". Lionel parle quant à lui d'une manifestation vécue comme une nécessitée : "Si je ne fais pas ça maintenant, je serai catastrophé si cette réforme passe !"

Différents corps professionnels défilaient ensemble. Aux côtés des professeurs, des cheminots et des fonctionnaires se trouvaient les salariés de l'énergie et de la santé ainsi que les avocats. Tous promettent d'être à nouveau dans la rue mercredi 29 janvier.