Retraites : 440.000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur, 1,3 million selon la CGT

Les responsables syndicaux s'étaient réunis à Albi lors de cette cinquième journée de mobilisation.
Les responsables syndicaux s'étaient réunis à Albi lors de cette cinquième journée de mobilisation. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP
Ce samedi, la cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a mobilisé 440.000 personnes dans la rue selon le ministère de l'Intérieur et 1,3 millions d'après la CGT. Des chiffres en nette baisse par rapport à samedi dernier. Les responsables syndicaux s'étaient réunis à Albi.

Avec des manifestants moins nombreux mais toujours déterminés, les syndicats ont mobilisé jeudi pour la cinquième fois contre le projet de réforme des retraites, souhaitant maintenir la pression sur des députés qui n'ont plus beaucoup d'espoir de pouvoir débattre de l'âge légal avant vendredi minuit. "Il y a une incertitude, c'est 'est-ce qu'on va voter cette réforme ?'", a noté sur RTL dans la soirée le ministre du Travail Olivier Dussopt. "Nous discutons de tout et à peu près n'importe quoi, sauf de la réforme", a-t-il déploré.

 

En pleines vacances scolaires, à l'exception de l'Ile-de-France et de l'Occitanie, la mobilisation est apparue en baisse, les syndicats se projetant vers le 7 mars, où ils ont promis de "mettre la France à l'arrêt". La CGT a revendiqué 1,3 million de manifestants, le chiffre le plus faible depuis le début de la mobilisation le 19 janvier. Le ministère de l'Intérieur a chiffré le nombre de manifestants sur l'ensemble du territoire à 440.000 (contre 963.000 lors de la précédente mobilisation, le 11 février, qui était un samedi). 

Les responsables syndicaux délaissent Paris pour Albi

Les dirigeants des huit principaux syndicats français avaient décidé de manifester à Albi pour "braquer le projecteur" sur cette France des villes moyennes très mobilisées, selon le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. "Le mécontentement, la détermination et la combativité sont intacts", a-t-il assuré avant le départ de la manifestation, qui a réuni 10.000 personnes selon la préfecture et 50.000 selon les syndicats - autant que le nombre d'habitants de cette ville. "Les élus ne peuvent pas être indifférents quand il y a autant de monde dans la rue", a déclaré son homologue de la CGT, Philippe Martinez.

Dans la plupart des villes, les rangs étaient plus clairsemés que pour la 4e journée de mobilisation samedi, comme à Toulouse, où la police a compté 14.000 personnes (contre 25.000 samedi) ou Lille, où ils étaient 3.500, contre 10.700 samedi. Le cortège parisien a réuni 300.000 personnes selon la CGT, 37.000 selon la préfecture, et 33.000 selon le cabinet Occurrence. Parmi elles, Estelle Hue Le Cloître, 47 ans, employée SNCF, a confié mettre "beaucoup d'espoir" sur le 7 mars.

"Entretenir le souffle"

"L'idée aujourd'hui ce n'est pas de faire nombre, mais d'entretenir le souffle", a dit la numéro 2 de la CFDT, Marylise Léon. Les perturbations sont restées limitées dans les transports. Néanmoins, des vols ont été annulés et des agents d'EDF ont baissé la production d'électricité, sans provoquer de coupures de courant. Dans l'éducation, le taux de grévistes était moindre que le 7 février. Faute de réussir à infléchir l'exécutif, l'intersyndicale a adressé un courrier aux parlementaires, hormis ceux du RN, pour leur demander de rejeter la réforme "et plus particulièrement son article 7", qui porte le recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.