Réouverture des écoles : "Il y aura de plus fortes inégalités qu'à l'accoutumée"

À partir du 11 mai, le retour en classe se fera sur la base du volontariat.
À partir du 11 mai, le retour en classe se fera sur la base du volontariat. © AFP
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Théo Maneval, édité par Antoine Terrel
La réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai inquiète les professeurs. Alors que le retour dans les classes se fera sur la base su volontariat, ils s'inquiètent d'une aggravation des inégalités entre les élèves présents et ceux restants à leur domicile. 

Pour les enseignants, la réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai comporte encore de nombreuses inconnues. Alors que l'exécutif a fait savoir que le retour en classe des enfants se ferait sur la base du volontariat, cette décision fait craindre une augmentation des inégalités entre les élèves présents, et ceux restants à leur domicile.  

Pendant le confinement, certains instituteurs ont eu pour consigne de ne pas trop avancer dans les programmes, afin de limiter ces inégalités entre ceux qui peuvent suivre à la maison et les familles où ça décroche. Mais pour Charles-Édouard, ces inégalités seront inévitables à la reprise des cours à l'école, malgré les efforts des enseignants. "En CP, il est indispensable de voir tous les sons dans la langue française pour bien les acquérir, donc avec les élèves, j'essaierai de finir cette acquisition", explique-t-il. Mais, ajoute-t-il, "malheureusement, deux tiers des des familles n'ont pas vraiment donné de signes de vie. Il y aura donc de plus fortes inégalités qu'à l'accoutumée". 

"On ne pourra pas faire une rentrée normale en septembre"

Dans tous les niveaux, les personnels enseignants seront amenés à faire des choix, comme par exemple laisser de côté certaines parties des programmes et se concentrer sur les savoirs incontournables. Mais la gestion simultanée d'élèves en classe et à distance rend même cette seule tâche presque impossible. "Les notions comme les nombres décimaux n'ont pas été abordées avant le confinement", témoigne Séverine, maîtresse en CM2. Selon elle, "les enseigner en présentiel parait indispensable. On ne peut pas enseigner une nouvelle notion aussi complexe à distance".

Pour Nathalie, professeure de français en Seconde, "on ne pourra pas faire une rentrée normale en septembre. Il faudra faire des bilans pour savoir où en sont les élèves et reprendre des choses". Ce qui pose la question d'un allègement des programmes prévus pour l'an prochain.