Rennes : le CHU condamné à verser 300.000 euros à la famille d'un patient décédé

Le patient avait été hospitalisé le 23 juillet 2011 au CHU de Rennes, avant de mourir quatre jours plus tard.
Le patient avait été hospitalisé le 23 juillet 2011 au CHU de Rennes, avant de mourir quatre jours plus tard. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
La justice a estimé que le CHU de Rennes avait tardé à effectuer le diagnostic d'un patient mort entre ses murs en 2011, et ne lui avait pas administré un traitement adapté. 

Le CHU de Rennes devra verser près de 300.000 euros à la famille d'un patient décédé en 2011 après avoir contracté une maladie nosocomiale, selon une décision du tribunal administratif de Rennes. L'homme, âgé de 51 ans et père de deux enfants, avait été hospitalisé le 23 juillet 2011 au CHU de Rennes pour y subir une transplantation cardiaque. Il est décédé d'une pneumonie quatre jours plus tard après avoir avoir contracté une infection nosocomiale. 

Un traitement inadapté 

Dans leurs conclusions, les experts ont estimé que le diagnostic de pneumonie avait été effectué tardivement et que le traitement antibiotique administré n'était pas adapté à l'état du patient. Ils relèvent en effet "que l'existence d'une opacité pulmonaire susceptible d'évoquer une hypothèse d'infection parenchymateuse (relative au tissu d'un organe, ndlr) pulmonaire était visible dès la radiographie pratiquée le 25 juillet 2011 à 8h34" alors que "le traitement antibiotique n'a été mis en route que le 26 juillet 2011 à 2h", selon le jugement, lu le 7 mars.

En outre, "l'antibiothérapie 'empirique' délivrée par le CHU" était "inadaptée", selon eux, à l'état du patient, ce qui les amène à conclure que "le diagnostic et le traitement de l'infection n'ont pas été conformes aux règles de l'art et aux données acquises de la science à l'époque où ils ont été dispensés".

Le CHU peut faire appel 

De son côté, le CHU avait contesté l'appréciation des experts, soutenant à l'audience "n'avoir commis aucune faute de nature à engager sa responsabilité". L'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam) a également été condamné à verser la même somme à la famille de la victime au titre de la solidarité nationale. Interrogé par l'AFP, l'avocat du CHU, Michel Poignard a indiqué que l'établissement se réservait la possibilité de faire appel dans les deux mois qui suivent la notification du jugement, réceptionné ce mercredi.