Fabienne Keller 3:45
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Manon Fossat
Une marche des fiertés se tient ce samedi après-midi à Budapest contre le référendum annoncé par le Premier ministre hongrois Viktor Orban sur la loi interdisant la "promotion" de l'homosexualité auprès des mineurs. Un texte que dénonce l'UE et Fabienne Keller, députée européenne et invitée d'Europe Midi.
INTERVIEW

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé mercredi la tenue d'un référendum sur la loi qui interdit la "promotion" de l'homosexualité auprès des mineurs. Adoptée le 15 juin, cette nouvelle loi hongroise, visant à l'origine à lutter contre la pédocriminalité, interdit notamment l'évocation de l'homosexualité et du changement de sexe auprès des mineurs. En signe de protestation, une marche des fiertés a lieu ce samedi après-midi à Budapest. Une marche à laquelle participent plusieurs députés européens, dont Fabienne Keller, invitée d'Europe Midi. 

Les droits fondamentaux de l'UE "pas respectés"

Une présence qui a pour but de soutenir les LGBT+. "L'objectif est également de montrer notre soutien plus global à l'Etat de droit qui n'est pas du tout respecté en Hongrie", a expliqué l'ancienne maire de Strasbourg. Cette loi est en effet dénoncée par les partenaires de l'UE et une procédure d'infraction pour tenter de la faire annuler a été déclenchée par la Commission européenne. 

"La Charte européenne des droits fondamentaux, qui garantit que nul n'est discriminé en fonction de sa race, de sa religion, de sa couleur de peau et de son orientation sexuelle, qui est un pilier de l'UE, n'est pas respectée ici. Cette loi confond homosexualité et pédophilie", a poursuivi Fabienne Keller qui a reproché au Premier ministre hongrois d'avoir annoncé ce référendum au moment du scandale Pegasus. "Il divertit l'opinion publique du cœur du sujet", a-t-elle jugé. 

Les cibles d'Orban

Quant à savoir si le Conseil européen a les moyens de faire pression sur la Hongrie, l'ancienne édile a assuré que le pays profitait largement des subsides de l'Union européenne. "Viktor Orban ne s'y trompe pas. Dans son système de propagande, il cible Bruxelles, il cible la technocratie. Et il a besoin de l'argent. Mais il sait très bien qu'il ne peut pas non plus aller contre son peuple, qui aime beaucoup cette Europe intégrée depuis presque 20 ans maintenant, a-t-elle poursuivi. Alors il joue très habilement d'un certain nombre de cibles contre lesquelles il met toute son énergie", a conclu Fabienne Keller, rappelant que par le passé il s'en était pris aux migrants et en appelant "à dénoncer ses manipulations".