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T.M. , modifié à
Invité du Club de la presse, Raymond Soubie, l'ancien conseiller social à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a estimé que la CGT profitait des mouvements sociaux actuels pour "se refaire une santé".
INTERVIEW

De nouvelles manifestations ont eu lieu jeudi dans toute la France contre la loi Travail, dans un climat social tendu, entre blocages des raffineries ou des centrales nucléaires et grèves à la SNCF.  Selon la police, au moins 153.000 manifestants ont défilé dans tout le pays pour la huitième journée de mobilisation depuis mars. A Paris, ils étaient entre 18.000, selon les autorités, et 100.000, selon la CGT.

"Dans les manifestations, vous n'avez pas grand monde". "La mobilisation est relativement faible et donc moins importante que ce que l'on croit", estime néanmoins Raymond Soubie, ancien conseiller social à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, et aujourd'hui président des sociétés de conseil Alixio et Taddeo. "Dans les manifestations, vous n'avez pas grand monde. Les syndicats eux-mêmes disent 100.000 personnes. La réforme des retraites en 2010, c'était 1,2 million de personnes certains jours", rappelle-t-il sur Europe 1.

Entendu sur europe1 :
La mobilisation est moins importante que ce que l'on croit.

"Un théâtre social" monté par la CGT. Et de pointer du doigt la CGT, qui monterait en épingle "une sorte de théâtre social en essayant de partir des revendications des gens à chaque endroit pour agglomérer tout ça et dire 'il y a un mouvement d'ampleur nationale' . A la SNCF, par exemple, ce n'est pas de la loi El Khomri dont il est question, c'est du statut de la SNCF. Le cas des raffineries est différent car elles sont toutes entre les mains de la CGT, sauf la raffinerie de Feyzin." "La CGT, qui ne va pas très bien, se dit 'je vais me refaire une santé en rassemblant tous les frondeurs, contestataires, aigris et déçus du hollandisme'. Mais encore une fois, c'est un mouvement très bien mis en scène par la CGT et qui en réalité repose sur la jonction de plusieurs raisons différentes", continue Raymond Soubie.

"Le gouvernement ne peut pas retirer le texte". Malgré la pression, le gouvernement, lui, a répété à maintes reprises son intention de ne pas céder à la rue ni à tous ceux qui exigent le retrait de la loi Travail. "Je crois que le gouvernement ne peut pas retirer le texte, parce que sinon, il est mort. Politiquement, sa crédibilité serait réduite à zéro. Ce qu'il peut faire, c'est soit tricoter les articles comme l'article 2 ou alors, s'il était vraiment acculé, garder le texte et demander aux partenaires sociaux de négocier entre eux un nouveau texte sur l'article 2", conclut-il. Le ministre des Finances Michel Sapin a en tout cas ouvert une porte dans ce sens jeudi. "Peut-être qu'il faut toucher à l'article 2 sur des points", a-t-il déclaré sur LCP, même si, a-t-il précisé, " il n'y aura pas de remise en cause des principes qui sont dans la loi". "Dialoguer oui, dénaturer non", a prévenu Myriam El Khomri.