Rave party dans l'Aude : Bruno Retailleau propose de créer un délit contre les teufeurs
Mardi après-midi, les participants à la rave party située à Fontjoncouse, dans une partie de l'Aude touchée par un vaste incendie début août, ont démonté leur installation et quitté le site, sous une surveillance policière, à la suite d'incidents lundi soir entre fêtards et villageois excédés. Face à cela, Bruno Retailleau souhaite durcir la loi sur ce genre d'événement.
Le calme est revenu à Fontjoncouse, dans l’Aude. Après quatre jours de fête, les 2.500 participants de la rave party ont levé le camp après des affrontements avec les viticulteurs du coin. Et pour cause, les fêtards s’étaient installés dans des vignes touchées par les incendies cet été.
Indécent pour le ministre de l’Intérieur qui souhaite faire évoluer la législation concernant ces rassemblements illégaux. “Il faut que ce soit un délit et non plus une contravention, en Italie ça va jusqu’à 6 ans de prison et une amende”, insiste Bruno Retailleau. Concrètement, qu'est-ce que ça changerait ?
"La perquisition sera possible"
Cela aurait un effet dissuasif sur les organisateurs qui risqueraient donc de se retrouver derrière les barreaux. Et cela donnerait aussi de nouveaux pouvoirs aux forces de l’ordre pour agir avant la tenue du rassemblement. "La perquisition sera possible et donc elle pourra donner lieu à la découverte de matériel acquis illégalement, et donc pourra permettre la saisie de ce dernier", explique Michel Corriaux, policier du syndicat Alliance.
Aujourd’hui, au pire, les organisateurs écopent d’une amende de 5e classe, soit 1.500 euros pour défaut de déclaration d’un rassemblement festif. Pas de quoi décourager les fêtards, qui se cotisent via des cagnottes ou alors ne payent pas leurs amendes.
Soit parce qu’ils fournissent une fausse identité, soit parce qu’ils sont insolvables, faute de revenus. "On a un public de teufeurs parfois marginalisés, sans domicile fixe qui, par moment, vivent en camping-car", précise Michel Corriaux. Reste désormais à savoir si cette mesure verra le jour, surtout dans la période d’instabilité politique actuelle.