Rassemblement propalestinien à Paris 8 : comment l’université a autorisé une telle manifestation ?
C’est un événement étudiant aux relents antisémites. La semaine dernière, une conférence propalestinienne a été organisée à l’université Paris 8. Et à la question "condamnez-vous les attaques du 7-Octobre ?", la foule d’étudiants a répondu "Non". Les images diffusées sur les réseaux sociaux choquent et interrogent, notamment sur l’autorisation d’une telle manifestation par l’université.
Les affiches placardées sur le campus et partagées sur les réseaux sociaux étaient sans équivoque. Elles annonçaient une journée de mobilisation pour la Palestine à l’université Paris 8, le mercredi 15 octobre. Ce jour-là, une conférence a été organisée autour de Georges Ibrahim Abdallah, condamné pour terrorisme par le passé et sorti de prison. L’invité ne s’est finalement pas présenté à l’événement.
L’université alertée en amont
L’Union des étudiants juifs de France a alors alerté la faculté selon son président, Yossef Murciano. "On savait que ça allait dépasser les bornes, on a prévenu l’université quelques jours avant, l’affiche circulait, les choses étaient connues. Quelque chose aurait pu être fait en amont pour empêcher la tenue de cette conférence", a-t-il détaillé.
L’université était donc prévenue en amont. Mais Paris 8 a tout de même autorisé l’évènement. Elle était pourtant en mesure de l’interdire. "La présidence de l’université aurait pu refuser l’évènement, comme ils ont tendance à le faire dans d’autres universités pour des évènements qui ne conviennent pas", a expliqué Rubens Strachan, délégué national de l’Union nationale inter-universités, un syndicat étudiant.
Paris 8 affirme avoir été piégée
"Il existe différents motifs pour ne pas permettre à certaines conférences d’être tenues. Dans ce cas, ils ont tendance à invoquer comme motif : risque de trouble à l’ordre public", a poursuivi le jeune homme.
Dans un communiqué publié mercredi, l’université s'est défendue. Et malgré les affiches à l’effigie d’un terroriste et les alertes, Paris 8 a expliqué qu’elle ne savait pas. La faculté a affirmé avoir été piégée par les organisations d’extrême gauche.