Le Sénat a rendu un rapport pointant les responsabilités dans l'incendie de l'usine Lubrizol. 2:54
  • Copié
Jonathan Grelier
Un rapport de la commission d'enquête du Sénat a été rendu jeudi sur l'incendie de l'usine Lubrizol qui avait fortement inquiété la population rouennaise en septembre 2019. Sur Europe 1, le fondateur de l’association des sinistrés de Lubrizol, Sébastien Duval, a salué "une prise de parole importante" tout en disant attendre des "actes".
INTERVIEW

La commission d'enquête du Sénat a rendu un rapport jeudi sur l'incendie de l'usine de fabrication de produits chimiques Lubrizol, à Rouen en septembre dernier. Dans ce document, la responsabilité de l'industriel est pointée du doigt, tout comme la communication de crise des pouvoirs publics. Ce nouveau rebondissement risque pourtant de ne pas satisfaire la population rouennaise, encore fortement marquée par l'événement. "C'est une prise de parole importante", déclare jeudi sur Europe 1 Sébastien Duval, le fondateur de l’association des sinistrés de Lubrizol. Mais pour lui, "ce qu'on attend, c'est qu'au-delà des prises de paroles des uns et des autres, tout ça se traduise en actes."

"Aller au-delà des mots"

"Nous, on représente des sinistrés, des gens qui habitent sur place, donc on souhaite aller au-delà des mots", insiste Sébastien Duval. Son association s'attend à une procédure judiciaire longue et veut donc agir en conséquence : "Il serait nécessaire de faire des analyses réellement indépendantes pour soit constituer des preuves qui seront utiles dans dix ans quand le procès aura lieu et que tous les politiques seront partis, soit pour rassurer réellement, via des analyses réellement indépendantes, la population, les touristes, les acteurs économiques..."

Problème : les analyses réclamées ont un coût. Chacune vaut autour de 300 euros selon l'associatif. Pour Sébastien Duval, une solution permettrait pourtant de financer ces analyses. La mise en place par le ministère de la Justice d'un "accord cadre, qui permet de donner des moyens d'investiguer, de faire des analyses auprès des victimes pour récolter des preuves".

Pas de réponse du ministère

Reste que l'association dit avoir formulé cette demande au niveau ministériel il y a plusieurs mois, mais n'a toujours "pas de réponse". Une situation difficile aux yeux des riverains, qui continuent de souffrir des conséquences de la catastrophe, alors que l'entreprise Lubrizol demande à l'Etat de pouvoir reprendre la quasi-totalité de ses activités. "Pendant deux mois les riverains ont été confinés chez eux et ont eu la double peine car ils n'ont pas pu ouvrir leurs fenêtres à cause d'une odeur pestilentielle qui s'échappe encore du site", décrit Sébastien Duval.