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Jean-Luc Boujon (à Feyzin)
Le bras de fer continue entre l'exécutif et la rue. Après un "mardi noir", de nombreux secteurs restent mobilisés, à commencer par les raffineries. Dans celle de Feyzin, au sud de Lyon, 80% des employés sont encore en grève ce mercredi matin. Ils entendent intensifier le mouvement pour enfin se faire entendre.
REPORTAGE

Après un "mardi noir", un "mars noir" ? La mobilisation de mardi contre la réforme des retraites a enregistré un record de participation, accentuant la pression sur le gouvernement. L'intersyndicale a voté la poursuite du mouvement avec de nouvelles journées de manifestations prévues samedi et mercredi prochain. Ce mercredi, de nombreux secteurs restent mobilisés. Les sept raffineries du pays sont bloquées par des grévistes. Parmi elles, celle de Feyzin, au sud de Lyon, compte 80% d'employés en grève. S'ils ne font pas ça de gaieté de cœur, ils souhaitent intensifier le mouvement.

Faut-il aller jusqu'à la pénurie ?

Ce matin, les drapeaux des syndicats CGT et FO flottent encore devant l'entrée de la raffinerie d'où plus aucun camion citerne chargé de carburant ne sort. Les salariés grévistes ont toujours la même détermination, explique Julien Juanico, délégué FO de la raffinerie. "On a fait une action avec l'intersyndicale Force ouvrière et CGT au port pétrolier de Lyon. Les deux entrées du port pétrolier ont été bloquées et donc aucun camion ne charge là-bas non plus. Le gouvernement reste sourd face à notre manifestation. Donc, on pense qu'il va falloir continuer, il va falloir intensifier", détaille-t-il.

Intensifier le mouvement est effectivement ce qui sera proposé tout à l'heure aux salariés grévistes lors d'une assemblée générale à 14 heures. Des grévistes prêts à durer dans le temps malgré la perte de salaire due au jour de grève, prêts aussi à assumer une pénurie de carburant en station.

Une première station Total fermée

"On ne fait pas ça par plaisir. Les gens aimeraient ne pas faire grève. Maintenant, on est contraint et forcé par le gouvernement qui n'a pas envie de discuter. Si vous voulez, c'est un dommage collatéral la pénurie de carburant", assure Julien Juanico, de FO. "Sur les raffineries, on fabrique du gazole, on fabrique de l'essence. Donc quand on se met en grève, l'essence et le gazole ne sortent plus. On sait que l'on a un impact médiatique fort, un impact de nuisance fort aussi. On s'en excuse. Mais le gouvernement nous pousse à en arriver là", ajoute-t-il. Et cela commence à se vérifier sur le terrain : une première station Total indiquait être en pénurie de carburant sur l'autoroute A7, tout proche de la raffinerie.