Raffinerie 1:32
  • Copié
Stéphane Burgatt et Jean-Luc Boujon , modifié à
La pétrochimie n'échappe pas au mouvement de grève contre la réforme des retraites. La CGT veut frapper fort et mettre les usines de raffineries à l'arrêt. Si pour l'heure, il n'y a pas de pénuries d'essence, les besoins pourraient bientôt se faire ressentir. Reportage à Fos-sur-Mer, près de Marseille, où la production a été freinée ce mardi matin.
REPORTAGE

La CGT veut frapper fort pour cette journée de grève nationale contre la réforme des retraites. Le syndicat veut mettre les raffineries à l'arrêt. À Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, le site Esso a décidé de freiner sa production. La première étape de sa mobilisation ? Couper les vannes. "Aucun camion ne sort si le produit ne sort pas, ni par pipe, ni par camion, ni par bateau et ni par wagon", explique Frédéric Ambrogio, secrétaire CGT à la raffinerie Total-La Mède, située à quelques kilomètres de là. "C'est ce que nous recherchons et c'est là où on fait du mal au capital."

La production continue, mais peut-être plus pour très longtemps, selon Sébastien Varagnol, représentant syndical du site Pétroineos. "Production minimale et après, on verra mercredi pour appeler à arrêter les installations. À terme, ça veut dire que ça va s'arrêter. Puis, ils pourront peut-être réquisitionner pour faire vider les bacs, mais à la fin, ils ne pourront pas nous forcer à travailler et à redémarrer nos installations."

"Le mot d'ordre, c'est pas de sortie de produits de la raffinerie"

Et la raffinerie de Fos-sur-Mer est loin d'être la seule à être bloquée. Plus au Nord, le site Total Énergie de Feyzin, dans le Rhône, est également à l'arrêt. Le blocage a démarré dans la nuit et plus aucune expédition de carburants n'a lieu. "Ce matin, on a 80 % de grévistes, donc aucun produit n'est expédié", confirme au micro d'Europe 1 Julien Juanico, délégué syndical et FO de la raffinerie. "On refera le point à 14 heures. Mais le mot d'ordre, c'est pas de sortie de produits de la raffinerie jusqu'à demain 14 heures minimum." 

Quant à savoir si le mouvement va s'installer dans la durée, quitte à créer une pénurie comme cet automne, Julien Janico l'affirme, "ça dépend du gouvernement". "Demain [mercredi, ndlr], on a une assemblée générale du personnel à 14 heures et les salariés décideront de la reconduction du mouvement en fonction des réponses que nous apporterons le gouvernement. Si jamais ils sont jusqu'au-boutiste et qu'ils nous poussent à devoir durer dans le temps, évidemment que ça aura sûrement un impact sur les automobilistes."