Roya 1:32
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Frédéric Michel, édité par Romain David , modifié à
Les intempéries du week-end ont provoqué de nouvelles crues dans la vallée de la Roya, durement frappée en octobre par la tempête Alex, et emporté plusieurs gués. S'ils ont pu être rapidement réparés, les riverains craignent désormais la moindre pluie tant la situation sur place reste précaire.
REPORTAGE

Les habitants du haut de la vallée de la Roya viennent de passer le week-end coupés du monde et craignent que le scénario catastrophe d'octobre se répète. Vendredi, de fortes pluies ont rendu impraticable la route vers Tende, déjà fortement endommagée lors de la tempête Alex le 2 octobre dernier. La vallée entière et celle de la Vésubie et de la Tinée, dans l’arrière-pays niçois, avaient été ravagées par des crues meurtrières et destructrices. Dimanche, des travaux de consolidation ont été entrepris et l’isolement rompu. Les convois pour desservir Tende ont repris mais les habitants scrutent le ciel avec angoisse. 

Jean-Marc tient le tabac de Tende, l'un des rares commerces encore ouverts dans la commune. "Il y a eu deux passages à gué qui sont partis. Ça a été quand même été très, très vite réparé", raconte-t-il à Europe 1. Mais les habitants vivent dans l'angoisse de nouvelles pluies. "Ce n'est pas rassurant. Il va y avoir la fonte des neiges, ça risque de se reproduire", s'inquiète une riveraine. "À chaque pluie, on a peur. A chaque pluie, on se dit que l'on n'aura plus de route. Il nous faudrait vraiment des ponts plus costauds", lâche une autre.

"La reconstruction prendra énormément de temps"

Jean-Pierre Vassallo, le maire de Tende, sait que la reconstruction prendra du temps, mais s'exaspère de ne voir que des solutions provisoires. "Il faut maintenant construire des ponts, plus de passages à gué, pour que l'on puisse commencer à revivre normalement. Jusqu'à la mi-mars, on n'aura pas de train, ça devient vraiment pénible", s'agace-t-il.

Xavier Pelletier, le préfet chargé de la reconstruction, dit comprendre l'impatience des habitants de la Roya, mais il n'est pas question de brûler les étapes. "La reconstruction ne sera pas instantanée. Elle prendra énormément de temps", explique-t-il. "Elle nécessite des études. On est sur un territoire de montagne, il y a énormément de paramètres à prendre en considération. La topographie est compliquée. On a encore des glissements de terrain, des sols qui s'affaissent. Entre Libre, dans la vallée, et Tende, on a 90 ruptures de voie", rapporte-t-il. Les travaux devraient coûter 1,5 milliard d'euros.