Le divorce des parents est souvent une épreuve difficile pour les enfants. 2:53
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Laetitia Drevet
Face au divorce de leurs parents, les enfants sont souvent démunis et peuvent avoir du mal à gérer leur tristesse ou leur colère. Psycho-praticienne et autrice du livre "Quand les parents se séparent", Virginie Limousin donne quelques conseils pour les aider à gérer cette épreuve, vendredi au micro d'Europe 1.

En France, le nombre de divorces augmente avec les années. Mais le fait qu'ils soient de plus en plus courants ne les rend pas plus faciles à gérer pour le couple ou au sein des familles. La séparation des parents peut avoir des conséquences importantes sur l'équilibre des enfants, qu'ils soient très jeunes ou adolescents. Invitée de Sans rendez-vous vendredi, la psycho-praticienne Virginie Limousin, autrice de Quand les parents se séparent, a expliqué comment mieux épargner les enfants au moment de la rupture. 

Comment annoncer la séparation aux enfants ? 

"Dans certaines familles, les enfants sentent la rupture arriver, à cause des disputes notamment. Dans d'autres, les conflits sont cachés. Dans les deux cas, il faut annoncer la rupture de la façon la plus claire possible", recommande Virginie Limousin. L'idéal est selon elle de se concerter et de choisir le moment en amont. Mieux vaut prendre le temps d'en discuter plutôt que d'en parler comme si de rien n'était. "C'est difficile, mais il faut aussi tenter de n'être soi-même pas trop émotif, afin de laisser à l'enfant la chance d'exprimer ses propres sentiments."

Comment gérer leurs émotions ?

A l'annonce de la séparation, beaucoup d'enfants ressentent d'abord de la culpabilité, considérant qu'ils ont quelque chose à voir avec la rupture de leurs parents. "Il faut être vigilant et empathique. Ne pas oublier de leur dire clairement : 'C'est normal que tu te dises que c'est ta faute, mais ce n'est pas le cas'", explique Virginie Limousin. 

La seconde "étape" pour les enfants est bien souvent de ressentir de la colère envers leurs parents. "C'est assez souhaitable que les enfants leur en veuillent. Cela fait partie du processus de deuil. Cela permet de se protéger de la tristesse et peut permettre de surmonter l'épreuve." La consultation d'un psychologue n'a pas à être systématique. "Il y a des enfants qui se replient sur eux, qui pleurent, qui claquent les portes. L'important est d'être à l'écoute, de leur donner la possibilité de s'exprimer et de les aider à verbaliser."

Y a-t-il un mode de garde idéal ?

Beaucoup d'études ont été menées sur le sujet, mais elles peinent à donner une réponse universelle. Tout dépend de l'âge et des besoins des enfants. "En dessous de 3 ans, voire de 5 ans, ils ont besoin de stabilité. Avoir une seule maison principale est sécurisant pour eux." Dans l'idéal, l'autre parent peut dans ce cas effectuer des visites régulières. Le mode de garde peut évoluer tout au long de l'enfance et de l'adolescence, vers une garde alternée par exemple. 

"Les enfants qui naviguent entre deux foyers ont en moyenne un niveau de stress plus élevé que les autres", rappelle Virginie Limousin. Pour les apaiser, elle suggère par exemple de se procurer leur affaires préférées - vêtement, jouet, peluche - en double pour s'assurer qu'ils les auront toujours à disposition. 

Faut-il continuer à se fréquenter ? 

Là encore, la réponse dépend des relations du couple. "Il est important de ne pas mettre les enfants au milieu des disputes et veiller à ne pas générer de conflits de loyauté." En bref, mieux vaut ne pas se voir que de se battre devant les enfants. Une thérapie peut aussi être engagée afin d'aider le couple à gérer la rupture.