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Noémie Loiselle avec AFP / Crédits photo : HUGHES Hervé / hemis.fr / Hemis via AFP , modifié à
Quatre personnes sont mortes dans une avalanche au Mont-Dore, dans le Puy-de-Dôme, annonce la préfecture. Trois autres personnes ont été légèrement blessées dans cette avalanche survenue vers 13h30 au lieu-dit du Val d'Enfer. Les recherches qui ont mobilisé une cinquantaine de secouristes sont terminées.

Quatre alpinistes sont morts ensevelis dimanche dans une avalanche survenue à 1.600 mètres d'altitude dans le massif du Sancy sur la commune de Mont-Dore dans le Puy-de-Dôme, a indiqué la préfecture du département. Trois autres personnes ont été légèrement blessées dans cette avalanche survenue vers 13h30 au lieu-dit du Val d'Enfer.

Selon la même source, précisant que les recherches qui ont mobilisé une cinquantaine de secouristes, dont des militaires du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) du Mont-Dore, trois équipes de chiens, des pompiers, des pisteurs et le Samu, sont terminées. Du fait des conditions météo, l'hélicoptère de secours n'a pas pu intervenir. 

Une enquête difficile

Lors de la minute de silence, les pisteurs, secouristes, sapeurs-pompiers, et gendarmes présents sur le terrain dimanche, ont la tête baissée et le visage fermé. Tous se recueillent dans cette station de ski, dont beaucoup de professionnels connaissaient le guide de montagne décédé dans l'avalanche, raconte Sébastien Dubourg, maire du Mont-Dore. "Aujourd'hui, il y a un sentiment de tristesse. C'était un guide de montagne rigoureux. C'est vrai qu'il connaissait très, très, bien le secteur du sentier. On le voyait souvent sur nos pentes, c'était un passionné. J'ai une pensée pour toutes ces victimes et pour leur famille", se souvient-il au micro d'Europe 1.

Le groupe d'alpinistes comprenaient des skieurs aguerris, très bien équipés avec des piolets, crampons et même détecteurs d'avalanches. Christophe Boivin, directeur de la station de ski, avait croisé le guide décédé dans l’avalanche dans la matinée. Il attend désormais des réponses de l'enquête. "On est tous curieux de savoir pourquoi, parce que c'est un pro. Il connaissait bien mieux la montagne que moi", explique-t-il. 

"Ça va être une enquête difficile, il y aura surement peu de témoignages. Ils sont actuellement en train d'analyser et de rechercher du matériel pour en savoir un peu plus, pour essayer de trouver des éléments qui peuvent aider. Mais bon, la nuit est passée, il y a eu beaucoup de vent, de pluie et le manteau neigeux a énormément bougé, donc je pense que ça va être difficile d'analyser", estime le directeur.

Un jour de fort enneigement sur le domaine skiable

"C'est une tragédie", a décrit la préfecture, expliquant que les sept victimes, "un groupe d'alpinistes accompagné d'un guide", étaient encordées au moment de l'avalanche et "ont été ensevelies" par le glissement du manteau neigeux. Lors de l'avalanche, deux personnes, hors du groupe, ont réussi à la coulée. L'une d'entre elle a appelé les secours. Dans le groupe, "plusieurs d'entre eux avaient des balises" qui ont contribué aux recherches, selon la même source. L'avalanche s'est déclenchée un jour de fort enneigement sur le domaine skiable avec jusqu'à 50 centimètres de neige dure et compacte en altitude, selon le site spécialisé Ski Info.

Lorsque les militaires du peloton de gendarmerie sont arrivés sur place, deux individus étaient parvenus à se libérer de la coulée de neige, cinq étaient encore ensevelis, explique le capitaine Brobeck, commandant du PGHM du Mont-Dore. Après l’intervention des secours, un seul alpiniste ressortira vivant, une femme d’une quarantaine d’années.

Mi-janvier, le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) avait appelé les alpinistes à la prudence, après avoir récupéré un skieur emporté par une avalanche dans un contexte différent. "Prenez garde malgré le faible enneigement, des plaques à vent se déclenchent et peuvent provoquer des avalanches", prévenait son compte Facebook. Sur le Val d’Enfer, Christophe Bovin explique : "C’est un massif qui est particulier, on peut avoir des conditions équivalentes à 4 000 mètres. Les chutes de neiges peuvent être conséquentes. Notre manteau neigeux, c’est un mille-feuille, on peut se faire piéger". 

Météo France rappelle qu'un ciel très nuageux pesait dimanche sur la station du Mont-Dore, au-dessus de laquelle s'est déroulé le drame. Les trois blessés légers vont être hospitalisés. Le parquet de Clermont-Ferrand a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'accident.