La première nuit de travail de l'assemblée sur le projet de loi bioéthique a montrer les premiers points de tensions.
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De nombreux orateurs se sont exprimés lors de la première nuit de travail des députés sur le projet de loi bioéthique. Notre journaliste raconte les coulisses de cette première séance.  

La première nuit de travail de l'assemblée sur le projet de loi bioéthique fut mouvementée. De nombreux orateurs ont exposé leur point de vue sur cette première grande réforme sociétale du quinquennat Macron. Réforme de la filiation, fin de l'anonymat pour les donneurs de sperme, extension de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires ... Plusieurs mesures sensibles font grincer des dents les députés de l'opposition. La discussion en est ainsi restée à la discussion générale, les députés n'ayant pas encore eu le temps de se pencher sur les amendements de l'article 1 autorisant l'extension de la PMA aux mères seules et aux couples de femmes homosexuelles. 

L'absence du père pointée du doigt

D'après notre journaliste sur place, les premiers points de tensions sont déjà ressortis clairement. C'est d'abord la question de l'absence de père qui a été pointée du doigt dès les premières prises de paroles. Agnès Thill, ancienne députée En Marche !, a ainsi interpellé fermement Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, qui porte le projet de loi : "Mais n’avez-vous donc jamais eu de père pour que vous ne sachiez pas à quel point on ne se passe pas d’un père ?"

Emmanuelle Ménard, députée d'extrême droite, a, elle, fait part de ses craintes sur une potentielle autorisation des mères porteuses. "Demain, les couples d’hommes réclameront et obtiendront d’avoir recours à la GPA malgré toutes vos dénégations. Vous avez beau dire que la GPA est interdite en France et le restera, vous lui ouvrez la porte", a-t-elle dénoncé.

Les députés de gauche veulent aller plus loin

A gauche, nombreux sont ceux qui veulent que le projet de loi aille plus loin, notamment sur la question de la PMA post-mortem. Actuellement, une femme veuve ne peut pas poursuivre la PMA après la mort de son conjoint alors que la loi l'autorise pour les femmes seules. "Comment peut-on expliquer à une femme qui a un embryon congelé conçu avec ses gamètes, et celle de son défunt partenaire, qu’il faudra recourir à un tiers donneur ?", a lancé Sylvia Pinel, députée radicale. 

L'examen des premiers amendements débutera ce mercredi après-midi : les députés doivent en étudier 2.500 au total sur près de trois semaines. Le vote aura lieu, lui, le 15 octobre.