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Jean-Luc Boujon, édité par Margaux Lannuzel
Au deuxième jour de son procès pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, mardi à Chambéry, Nordahl Lelandais a livré le récit d'une bagarre qui aurait mal tourné, tandis que ses ex-petites amies ont raconté des scènes parfois violentes vécues à ses côtés. Elles décrivent un homme qui pouvait se révéler impulsif.

À la barre de son procès pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, Nordahl Lelandais a continué de se présenter en homme ordinaire, malgré son instabilité et la dépression, mardi, tandis que d'anciennes compagnes ont dépeint un personnage jaloux et impulsif. L'accusé a ensuite livré son récit des faits survenus en 2017, sans convaincre les parties civiles. 

"On s'est battus et il est tombé en arrière"

Essayant de paraître réellement bouleversé, ménageant des silences et des hésitations - parfois de manière un peu maladroite - Nordahl Lelandais continue de le marteler : il n'avait aucune intention de donner la mort au militaire. Il affirme qu'après avoir pris en stop Arthur Noyer, celui-ci, très éméché, a soudain été pris de panique en découvrant qu'il a perdu son téléphone. 

Lelandais dit avoir fini par le retrouver et le lui avoir tendu. Mais là, Arthur Noyer lui aurait dit : "C'est toi qui l'a volé !". L'accusé lui aurait alors donné un coup de poing, puis deux. "J'ai répliqué", explique-t-il. "On s'est battus et à un moment, il est tombé en arrière, KO. Là, j'ai senti qu'il n'y avait plus de mouvement de sa part. Je savais plus quoi faire." Silence dans la salle d'audience.

Puis, tout à coup, Lelandais s'adresse d'une voie larmoyante au portrait de sa victime, placé juste devant lui par les parents Noyer. "Désolé Arthur, je sais que tu es face à moi. Désolé pour ta famille, je sais qu'ils sont très peinés aujourd'hui, mais je vous dis la vérité !". Des propos qui n'atteignent pas les parties civiles, selon leur avocat, Me Bernard Boulloud. "C'est du cinéma pour nous", commente-t-il au micro d'Europe 1. "Sa version, il l'a tellement bien préparée pendant quatre ans, il s'en est tellement convaincu, qu'il n'en sortira jamais. Malheureusement, il fera souffrir la famille jusqu'au bout."

"Il pouvait devenir terrible", affirme une ex-compagne

Plus tôt dans la journée, les témoignages d'ex-petites amies de l'accusé étaient déjà venu ternir son image, plusieurs d'entre elles décrivant un homme qui pouvait être parfois violent et impulsif. Vanessa raconte ainsi comment, après une dispute, il l'a soulevée, jetée sur le lit, puis fait mine de lui asséner un coup de tête. "Comme ça, en deux secondes, il s'est transformé", explique-t-elle. 

Une autre, Céline, fait le récit du harcèlement moral que Nordahl Lelandais lui a fait subir juste après leur rupture, selon elle : "Il me suivait, il rodait près de chez moi, ou me fonçait dessus en voiture. Et conclut : "Il pouvait devenir terrible quand on ne faisait pas ce qu'il voulait."