Policiers brûlés à Viry-Châtillon : un verdict très attendu par les forces de l'ordre

Deux voitures de police avaient été incendiées à Viry-Châtillon en octobre 2016.
Deux voitures de police avaient été incendiées à Viry-Châtillon en octobre 2016. © THOMAS SAMSON / AFP
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Gwladys Laffitte, édité par Jonathan Grelier avec AFP
Le verdict dans le procès en appel des 13 jeunes accusés d'avoir attaqué et brûlé avec des cocktails Molotov des policiers en 2016 à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, est attendu samedi. Au micro d'Europe 1 samedi, l'avocat de l'une des policières concernée regrette que le procès se soit déroulé "dans une ambiance d'omerta totale".

Le verdict dans le procès en appel des 13 jeunes accusés d'avoir attaqué et brûlé avec des cocktails Molotov des policiers en 2016 à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, est attendu samedi soir à Paris après six longues semaines d'audience. Un acquittement et des peines de 12 à 25 ans de réclusion criminelle ont été requis mardi contre les 13 accusés jugés pour avoir grièvement blessé quatre représentants des forces de l'ordre. Les images des deux voiture de police en flammes après cette attaque aux cocktails Molotov avaient secoué la France.

Au micro d'Europe 1 samedi, l'avocat d'une policière concernée, Me Thibault de Montbrial, a pourtant dénoncé un procès qui s'est déroulé "dans une ambiance d'omerta totale". "La solidarité du quartier et la solidarité de la bande, jusqu'au bout, seront passées avant la vérité", affirme Me Thibault de Montbrial. "Beaucoup de témoins ne sont pas venus et d'autres ont, grossièrement, soit eu des pannes de mémoire, soit menti." 

"Beaucoup de témoins ne sont pas venus"

Le 8 octobre 2016, les deux voitures de police stationnées à proximité de la Grande Borne, l'une des cités les plus sensibles d'Île-de-France, avaient ainsi été prises d'assaut par un groupe d'individus cagoulés. Parmi les agents blessés, deux l'avaient été de manière très grave. Ils en portent d'ailleurs toujours les séquelles. C'est notamment le cas de la policière défendue par Me Thibault de Montbrial. "C'est un procès qui concerne, hors terrorisme, les faits les plus graves commis contre des forces de l'ordre en France depuis une dizaine d'années", insiste ce dernier. "Dans le milieu des forces de l'ordre, il y a beaucoup d'attente autour de ce procès. On sait que la situation est extrêmement tendue, elle l'est encore plus qu'en 2016. Personne ne comprendrait que la peine ne soit pas à la hauteur de la sauvagerie des faits."

"Ce dossier est politique"

En décembre 2019, huit jeunes avaient été condamnés en première instance à des peines allant de 10 à 20 ans de réclusion criminelle. Cinq autres avaient été acquittés. Le parquet général avait alors fait appel. Malgré les nouvelles réquisitions de cette semaine, "les peines qui ont été demandées" sont "assez déconcertantes parce qu'on n'a pas bien compris la logique d'une ventilation entre 12 et 25 ans, alors qu'on a affaire à des gens qui étaient en co-action, c'est-à-dire qu'ils ont tous participé à ces faits de violences en réunion", estime Me Thibault de Montbrial. "À l'arrivée, c'est un sentiment très mitigé. Qu'est-ce que les jurés vont ressortir de ça ? Ça va être intéressant à voir."

De son côté, Sarah Mauger-Poliak, avocate de l'un des accusés, a dénoncé "des réquisitions qui illustrent, selon moi, l'absence totale d'indépendance du parquet et qui rappellent combien ce dossier est politique".