18 ex-policiers sont jugés à partir de lundi. 1:30
  • Copié
Stéphane Frangi, édité par Antoine Terrel , modifié à
Neuf ans après le scandale de la BAC Nord, 18 ex-policiers comparaissent à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour de nombreux dérapages présumés. Alors que certaines poursuites ou circonstances aggravantes ont été abandonnées au cours de l'instruction, la défense dénonce un dossier "essentiellement politique". 

L’affaire avait fait scandale en 2012. Lundi, le procès dit "de la BAC Nord" s'ouvre au tribunal correctionnel de Marseille. Neuf ans après les faits, 18 ex-policiers de la brigade anticriminalité Nord de la ville sont jugés pour vols de drogue, d'argent ou de cigarettes sur des dealers et revendeurs des cités. Le procès doit durer jusqu'au 22 avril. Alors qu'ils étaient au départ poursuivis pour des faits de "bande organisée" et de "violences volontaires", ces qualifications ont été abandonnées. Ils ne sont plus poursuivis aujourd’hui que pour "vols aggravés", et pour certains d’acquisition, transport et cession ou offre de stupéfiants.

Du haschich, saisi puis redistribué à des informateurs : la pratique était certes hors cadre, mais courante à l'époque, plaide aujourd'hui Alain Lhote, l'avocat d'un des prévenus. "L'indic, c'est aussi vieux que Vidocq dans la police. Il ne faut pas pousser des cris d'orfraie, ne pas vouloir regarder les choses, être des tartuffes", réagit-il au micro d'Europe 1. "On le savait, c'était toléré", ajoute-t-il. "La seule règle à l'époque de la BAC Nord, c'est la politique du chiffre. Il faut faire des affaires, et tous les mois". Son client a fait de la détention provisoire avant d'être révoqué de la police. Il finira par retrouver un emploi à la vidéosurveillance de la ville d'Aubagne.

La défense dénonce un dossier "essentiellement politique"

Neuf ans après les faits, certaines accusations, comme le motif de "bandes organisées", ont été abandonnées, et la défense souhaite contre-attaquer face à un dossier qu'elle juge fragile. "On a le sentiment que c'est un dossier essentiellement politique, une guerre des chefs, et que ce sont des hommes de terrain auquel on présente l'addition. Et ça, ça ne paraît pas justifié", dit Alain Lothe. 

Les 18 prévenus ont déjà fait l'objet de mesures disciplinaires en interne de la police nationale. Trois ont été révoqués, un rétrogradé, et d'autres ont fait l'objet plus simplement de mesures de suspension ou de blâmes.