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Guillaume Perrodeau
Sur Europe 1, Salomé Berlioux, présidente et fondatrice de l'association Chemins d'avenirs, évoque l'étude "jeunes des villes, jeunes des champs : la lutte des classes n'est pas finie". Un rapport qui met en lumière les inégalités face au lieu d'habitation, dans un contexte où la précarité d'étudiante revient en lumière.
INTERVIEW

Les étudiants poursuivent leur mobilisation pour dénoncer la précarité. Un appel à manifester mardi pour demander un plan d'urgence au gouvernement a été lancé. C'est dans ce contexte que la fondation Jean Jaurès publie une étude sur la jeunesse : "jeunes des villes, jeunes des champs : la lutte des classes n'est pas finie". Salomé Berlioux, présidente et fondatrice de l'association Chemins d'avenirs, revient sur les conclusions de cette étude.

"La question du logement est centrale pour les étudiants"

20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. Des chiffres alarmants. Et l'étude "jeunes des villes, jeunes des champs" pointe les inégalités de situation entre étudiants liés à la situation géographique du foyer des parents. "Une famille sur deux, en milieu rural, ne peut pas financer un logement pour que son enfant poursuive ses études à la ville", cite ainsi en exemple Salomé Berlioux. Une donnée non négligeable, lorsque l'on sait l'importance que tient le critère logement au moment de la question de la poursuite des études. "La question du logement est centrale pour les étudiants, à la jonction d'enjeux financier et géographiques", souligne la présidente de Chemins d'avenirs.

"Les jeunes des zones rurales et des petites villes font face à un cumul d'obstacles"

Pour Salomé Berlioux, et au vu de cette étude, le déterminisme géographique doit être considéré comme un sujet à part entière, au moment de s'intéresser aux inégalités étudiantes. "Cette étude montre bien que le déterminisme social existe toujours, et qu'au déterminisme social peut s’ajouter un déterminisme géographique", affirme-t-elle. La fondatrice de Chemins d'avenirs liste en effet de multiple conséquences directes liées au déterminisme géographique : "manque de réseaux, manque d'accès à l'information, manque de pratiques extra-scolaires, rapport à l'ambition biaisé". "Les jeunes des zones rurales et des petites villes font face à un cumul d'obstacles", conclut-elle.