Pourquoi le coronavirus a un taux de mortalité plus élevé dans certains pays ?

Le taux de mortalité du coronavirus peut varier d'un pays à l'autre. (Photo d'illustration)
Le taux de mortalité du coronavirus peut varier d'un pays à l'autre. (Photo d'illustration) © Leo2014, Pixabay
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Virginie Salmen, édité par Ugo Pascolo
Alors que le Covid-19 est désormais présent dans 124 pays et territoires et a fait plus de 5.300 décès, le taux de mortalité peut varier d'un pays à l'autre. Dans le cas le plus extrême, il est huit fois plus mortel. Comment expliquer une telle différence ?  

Environ 2%. C'est le taux de mortalité observé en France depuis le début de l'épidémie de coronavirus. Pourtant s'il s'agit du même virus, on remarque désormais que ce taux peut varier très fortement d'un pays à l'autre. La différence entre la Corée du Sud et la Chine est par exemple d'un facteur huit. Une situation qui à avoir avec la façon dont est pris en charge le Covid-19 lors de son apparition sur un territoire, selon le professeur Arnaud Fontanet, infectiologue à l'Institut Pasteur, chargé de la surveillance de l'épidémie depuis ses débuts.

Un taux de mortalité variable

"Si on prend l'exemple de la Chine, dans la région de Wuhan, ils se sont retrouvés dans une situation de crise sanitaire : hôpitaux débordés, qualité des soins très limitée… La résultante a été un taux de mortalité estimé à 4% parmi les personnes hospitalisées", rappelle le spécialiste au micro d'Europe 1.

A contrario, la Corée du Sud a pratiqué "une politique de dépistage très large de la population", ce qui a permis de détecter des formes de coronavirus peu symptomatiques voire totalement asymptomatiques", détaille-t-il. 

La conséquence de cette mesure est qu'aujourd'hui Séoul a un taux de mortalité "autour de 0,5%", "peut-être le plus bas du monde", avance Arnaud Fontanet. 

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Quid de la situation italienne ?

Quid alors de ce que l'OMS considère désormais comme l'épicentre de la pandémie, l'Europe ? Et plus particulièrement de l'Italie, le pays le plus touché sur ce continent, et le second au niveau mondial derrière la Chine continentale ?

"Les premiers cas découverts étaient des formes relativement mineures", analyse le spécialiste. "Mais au moment où l'épidémie a été découverte, le nombre de cas était déjà très important. Et ces régions qui ne s'y attendaient pas ont été prises par surprise". Une situation qui est donc plus proche de la Chine, que de celle de la Corée du Sud.