pollution corse 1:19
  • Copié
Europe 1 avec AFP et Laura Taouchanov , modifié à
Le plan Polmar-Terre, dédié à la protection du littoral, a été activé par le préfet de Haute-Corse après avoir identifié une pollution à l'Est de la Corse, à 10 km environ de la côte de l'île de beauté. La pollution en question est constituée de deux nappes contenant des hydrocarbures lourds. Elles s'étalent sur 35 km environ. 

Le préfet de Haute-Corse annoncé samedi avoir activé le plan Polmar-Terre, dédié à la protection du littoral, après la détection d'une pollution hydrocarbures en mer à l'Est de la Corse, à environ 10 km de la côte. Cette pollution, contenant des hydrocarbures lourds se répartit en deux nappes sur une longueur d'environ 19 nautiques (environ 35 kilomètres). Elle se situe dans le secteur Aleria-Solenzara et dérive en direction des côtes, a précisé la préfecture maritime de Méditerranée dans un communiqué.

Elle "résulte vraisemblablement d'un dégazage mais la taille et la nature des produits ne permettent pas d'espérer une dilution naturelle et nécessitent d'engager des unités et du matériel spécifique antipollution", a-t-on précisé de même source. Le préfet de Haute-Corse appelle les populations à "ne pas toucher ou procéder par eux-mêmes au ramassage des galettes qu'ils peuvent être susceptibles de trouver sur les plages" mais à informer de leur présence la gendarmerie ou les sapeurs-pompiers.

Plusieurs photographies puis prélèvements effectués sur la zone polluée

La pollution a été repérée vendredi vers midi au cours d'un exercice mené par la base aérienne de Solenzara. La préfecture maritime de Méditerranée a immédiatement envoyé sur place un avion Falcon50 de la Marine nationale. Ce dernier a pris des photos qui ont permis de caractériser la nature, la localisation et la dimension de cette pollution. Ces premiers éléments ont ensuite été confirmés par les observations visuelles de la vedette des douanes "Libecciu", basée à Bastia, qui a effectué des prélèvements sur la zone.

"Des moyens nationaux stationnés en Corse sont mobilisés pour intervenir le plus rapidement possible. La situation est suivie en collaboration avec les maires", a précisé la préfecture de Haute-Corse. Une vedette des Affaires maritime "Mimosa" embarquant du personnel de la base navale d'Aspretto et le remorqueur "Altagna" de la société Erasme basé à Bastia doivent se rendre sur place samedi matin pour mener des opérations de lutte par chalutage. Deux bâtiments de soutien et d'assistance affrété (BSAA), "Pionnier" et "Jason", basés à Toulon sont également attendus sur zone ce samedi "avec des matériels spécifiques antipollution et du personnel spécialisé de la cellule antipollution de la base navale de Toulon.

L'association Surfrider craint l'impunité

Contactée par Europe 1, Antidia Citores, de l'association Surfrider, fait part de ses craintes. "Ce qui nous inquiète, c'est qu'il n'y a pas eu flagrant délit, et donc il pourrait y avoir une impunité par rapport à cette pollution si on arrive pas à remonter jusqu'à l'auteur, s'il n'y a pas de poursuite", dit-elle. Et d'avancer : "Cela pourrait être un pétrolier qui aurait lavé ses cuves."

"Comme on est sur une matière qui est du fioul lourd, lorsqu'elle va arriver jusqu'aux côtes, elle va se gorger d'eau et donc augmenter en volume, et il peut y avoir l'équivalent d'une petite marée noire", prévient-elle, annonçant que son association va porter plainte.