Police municipale à Paris : des agents pour "assurer une présence sécurisante dans les rues"

  • Copié
Mathilde Durand
La ville de Paris pourrait se doter d'une police municipale. Il s'agit là d'une des promesses de campagne de la maire Anne Hidalgo, étudiée ce mardi par les députés à l'occasion de l'examen de la proposition de loi "sécurité globale". Nicolas Nordman, adjoint à la mairie de Paris chargé de la prévention et de la sécurité, détaille son fonctionnement sur Europe 1. 
INTERVIEW

Les députés entament mardi l'examen de la proposition de loi "sécurité globale". Parmi les mesures sécuritaires, l'article 4 de la loi Fauvergue-Thourot doit concrétiser l'une des promesses de campagne de la maire Anne Hidalgo : la création d'une police municipale à Paris. Une décision "historique" pour la capitale, qui depuis 1800, organise sa sécurité d'une manière différente des autres villes française. "On a besoin de cette police municipale qui va pouvoir, en complémentarité de la police nationale, agir sur toute une série de sujets qui préoccupent, voire inquiètent les Parisiennes et les Parisiens", explique sur Europe 1 Nicolas Nordman, ​adjoint à la mairie de Paris, chargé de la prévention, de la sécurité et de la police municipale. 

Sécuriser et verbaliser 

Le rôle de cette nouvelle police municipale, telle que voulue par la municipalité, sera de sécuriser la ville, grâce à une présence accrue dans les rues. "Les Parisiens et les Parisiennes dans toutes les activités quotidiennes, lorsqu'ils amènent leurs enfants à l'école le soir, lorsqu'ils vont au travail, rencontreront ces policiers municipaux qui patrouilleront à pied et à vélo pour assurer cette présence sécurisante dans les rues", souligne l'adjoint à la mairie.

La police municipale parisienne pourra également sanctionner. "Pour verbaliser, par exemple, les dépôts sauvages, pour verbaliser les nuisances sonores des motos, par exemple, débridés, qui traversent la rue, les rues, la nuit et qui réveille tout un quartier", liste Nicolas Nordman. "Il faut pouvoir agir sur ces sujets de la vie quotidienne qui pourrissent la vie des Parisiens."

Une police non-armée 

Les agents de cette nouvelle police municipale ne seront pas armés. "Nous considérons que les missions que je viens de vous rappeler ne nécessitent pas d'armement létales. En revanche, ils auront des armes de protection qui leur permettront de pouvoir évidemment faire leurs missions en toute sécurité." Bombe lacrymogène, matraques ou encore gilet pare-balles devraient constituer l'équipement des agents.

"Nous considérons, et c'est très important, que le modèle de police que nous voulons créer n'est pas un modèle de police de première intervention. Par exemple, sur des situations comme les situations d'attentats ou comme des situations de cambriolages, cela reste et cela doit rester du rôle et des missions de la police nationale", justifie l'adjoint à la mairie. "Nos agents seront présents dans l'espace public en complémentarité, en coordination avec les agents de la police nationale. Mais il faut éviter tout risque de confusion entre ces deux polices et construire une complémentarité très forte, avec des types et des modalités d'intervention qui doivent rester différentes."

Des formations contre les discriminations ou le harcèlement de rue

La capitale envisage de se doter de 5.000 agents municipaux d'ici 2024. La loi devrait également prévoir l'ouverture d'une école spécialisée. "Nous avons déjà des agents qui sont aujourd'hui sur le terrain", précise Nicolas Nordman. "Ces agents vont être formés pour devenir des policiers municipaux."

"Aujourd'hui, ce sont des agents qui sont dans l'espace public, qui sont avec des uniformes sécurité Ville de Paris. Ils auront des uniformes de police municipale et vont pouvoir, grâce à cette loi, avoir des compétences supplémentaires, notamment pour pouvoir verbaliser toute une série de sujets, comme tous les autres policiers municipaux en France", ajoute-t-il. Les nouveaux policiers municipaux recevront également une formation de droit commun, à l'instar des autres villes, mais aussi des formations particulière "sur la lutte contre les discriminations, sur la question du harcèlement de rue, sur lutte contre les LGBT-phobies", souligne l'adjoint.