Valérie Toranian estime qu'il existe "un terrorisme intellectuel de la part de groupements qui veulent mettre en avant la différence, la race et la minorité". 3:00
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Jonathan Grelier , modifié à
Une polémique a éclaté à Tours autour de l'organisation d'une marche, finalement annulée, par le centre LGBTI Touraine. Invitée jeudi dans "Culture médias" sur Europe 1, la directrice de La revue des Deux Mondes, Valérie Toranian, a dénoncé "un terrorisme intellectuel, aujourd'hui, de la part de groupements qui veulent mettre en avant la différence, la race et la minorité."
INTERVIEW

Le centre LGBTI de Touraine a été contraint d'annuler une manifestation en l'honneur de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie qui devait se tenir samedi prochain à Tours, à cause de menaces de morts formulées à l'encontre des organisateurs de l'événement.

Ces menaces ont fait suite à une polémique sur les réseaux sociaux autour du déroulement de cette marche. Dans une story publiée sur Instagram en début de semaine, l'association avait annoncé "un cortège de tête en non-mixité pour les personnes LGBT+ racisées" lors de la marche. La publication ajoutait que "toute personne blanche qui essaiera de s'incruster dans ce cortège se fera cordialement (ou non) dégager".

"Est ce que c'est ça le débat que l'on veut ?"

Invitée jeudi dans "Culture médias" sur Europe 1, la directrice de La revue des Deux Mondes, Valérie Toranian, a dénoncé une publication "d'une violence incroyable". "C'est une violence symbolique et même, ici, physique, carrément, qui est annoncée. Est ce que c'est ça la France dont on veut ? Est ce que c'est ça le débat que l'on veut ? Je ne pense pas et je pense que la majorité des gens subit ça et subit un terrorisme intellectuel, aujourd'hui, de la part de ces groupements qui veulent mettre en avant la différence, la race et la minorité. Je pense que c'est un échec et c'est un recul."

Sur France Bleu, les organisateurs avaient regretté la formulation controversée, l'attribuant à "un partenaire" de la marche et qui aurait simplement été repartagé. Valérie Toranian a par ailleurs estimé que "le combat féministe" se perdait actuellement, à cause d'un néo-féminisme intersectionnel et racisé. "On a l'impression qu'il n'y a plus que ça", a-t-elle regretté. "Moi, j'ai toujours été féministe, je le suis toujours et je suis universaliste, c'est à dire que je pense que ce n'est pas la couleur de la peau qui détermine si on doit se battre pour les droits d'une femme ou pas. Quand aujourd'hui, les néo-féministes vous expliquent que le seul combat est contre le mâle blanc prédateur occidental et que quand un homme est racisé, ce qu'il fait n'est pas la même chose et ce n'est pas du même ordre parce que lui est noir ou maghrébin, arabe ou musulman... Pour moi, ce sont des choses inacceptables", a-t-elle conclu.