Piétonnisation des voies sur berge à Paris : pas d'impact "significatif"

La piétonnisation a été voulue pour lutter contre la pollution de l'air et redonner aux piétons et vélos l'usage de ces berges de la Seine.
La piétonnisation a été voulue pour lutter contre la pollution de l'air et redonner aux piétons et vélos l'usage de ces berges de la Seine. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP , modifié à
L'organisme de surveillance de la qualité de l'air d'Ile-de-France explique que les niveaux de dioxyde d'azote restent malgré tout "au-dessus des valeurs réglementaires". 

La piétonnisation de la rive droite de la Seine, décidée par la maire de Paris Anne Hidalgo, n'a pas eu d'impact "significatif" sur l'exposition de la population à la pollution de l'air, a indiqué lundi Airparif.

Dans un communiqué, l'organisme de surveillance de la qualité de l'air d'Ile-de-France note "une amélioration de la qualité de l'air le long des quais fermés à la circulation". Mais les niveaux de dioxyde d'azote restent malgré tout "au-dessus des valeurs réglementaires comme pour beaucoup d'axes routiers dans l'agglomération parisienne", insiste-t-il. Les mesures montrent également "une légère dégradation autour des carrefours dans cette zone et à l'est, dès la fin de la zone piétonnière", ajoute Airparif, notant également des impacts "perceptibles sur quelques itinéraires de report". Mais de manière générale, "ces impacts ne touchent pas la pollution de fond et restent limités aux abords des axes routiers concernés. De ce fait, aucun impact significatif sur l'exposition des populations n'a été mis en évidence à la hausse ou à la baisse", estime l'organisme.

"Nous renouvelons notre proposition de créer un bus à haut niveau de service". La mairie a salué le fait que "la piétonnisation de la rive droite n'a pas eu d'effet négatif sur la qualité de l'air" et qu'"au contraire, les niveaux de pollution dans la zone concernée ont baissé jusqu'à 25%". "C'est une bonne nouvelle, qui confirme une fois de plus que le parc Rives de Seine constitue un vrai espace de respiration pour les Parisiens et les visiteurs", s'est réjoui dans un communiqué Christophe Najdovski, adjoint en charge des transports. Évoquant la hausse de la pollution à proximité des voies sur berge piétonnisées Christophe Najdovski souligne qu'elle reste "très localisée".

"Néanmoins, nous ne nous en satisfaisons pas. Nous renouvelons notre proposition de créer un bus à haut niveau de service sur les quais hauts. Paris est prête à conduire les aménagements de voirie nécessaires, mais Valérie Pécresse (la présidente LR de la région, ndlr) et le Conseil régional, en charge des transports en commun, doivent confirmer qu'ils prendront bien leur part dans ce projet", ajoute-t-il.

Une amélioration au cours de la période estivale. Airparif s'appuie notamment pour son évaluation sur deux campagnes de mesures, une hivernale et une estivale. Les mesures estivales ont montré une "amélioration globale" de la qualité de l'air le long des quais dans le centre, jusqu'à -25% de dioxyde d'azote, mais une dégradation jusqu'à -15% en sortie de la zone piétonne et une dégradation plus limitée sur des itinéraires de report comme le boulevard Saint-Germain. Les résultats de la campagne hivernale, publiés en mars, étaient relativement similaires.

Une piétonnisation très contestée. Voulue pour lutter contre la pollution de l'air et redonner aux piétons et vélos l'usage de ces berges de la Seine, la fermeture de la voie Georges-Pompidou, très contestée, interdit depuis l'automne 2016 aux voitures 3,3 km du quai bas le long de la Seine, de l'entrée du tunnel des Tuileries (dans le 1er arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (dans le 4e). Selon Airparif, 77,7 milliards de kilomètres sont parcourus chaque année en Ile-de-France et la voie Georges-Pompidou "représente 0,16% du kilométrage francilien".