Philippe Pujol : "Notre système de santé se craquelle"

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A.H. , modifié à
Dans son nouveau roman "Marseille 2040. Le jour où notre système de santé craquera", Philippe Pujol raconte comment une catastrophique épidémie va profondément changer le système de santé français.
INTERVIEW

C'est un livre d'anticipation dont la sortie, mercredi, tombe à point nommé. Alors qu'une femme est morte de la rougeole au CHU de Poitiers, et que le gouvernement prévoit une réforme du système de soins, le journaliste et écrivain Philippe Pujol publie Marseille 2040. Le jour où notre système de santé craquera. Il est venu en parler au micro de Raphaëlle Duchemin dans Europe 1 Bonjour.

Une "évolution négative" à l'hôpital. Philippe Pujol, lauréat du prix Albert Londres, y raconte comment une épidémie particulièrement mortelle en 2028 contraint le gouvernement de l'époque à métamorphoser en profondeur le système de santé. Cette crise sanitaire fictive est pour l'écrivain "un moyen narratif" lui permettant d'instaurer "un avant et un après". Philippe Pujol dresse le portrait de "notre système de santé actuel, qui est à la fois bon et se craquelle". Le romancier connaît bien le système hospitalier, qu'il a fréquenté de nombreuses années en tant qu'accompagnant pour des membres de sa famille. Il explique avoir pu constater "l’évolution négative qu’il y a eu dans les relations entre les gens, notamment entre médecins et patients, et médecins et infirmières". 

Pour l'écriture du roman, le journaliste s'est appuyé sur de nombreux rapports d'experts. Certains lui ont d'ailleurs assuré que le scénario qu'il décrit pour 2040 pourrait arriver bien plus tôt, "avant dix ans". 

Pour une convergence des intérêts. Après cette crise sanitaire se met en place un nouveau système de santé, "qui serait l'extrapolation de ce que propose doucement le gouvernement aujourd’hui. Moi, je pousse les curseurs à fond", explique Philippe Pujol. S'il ne s'autorise pas à donner quelconque conseil aux décideurs sur la manière d'améliorer le système de soins, Philippe Pujol estime toutefois qu'il faudra bien, à un moment donné, "réussir à faire que tous les intérêts divergents (lobbys des grands groupes pharmaceutiques, petits lobbys politiques locaux, corporatismes) convergent vers l’intérêt du patient."